Ugo CurtyJournaliste Blick

Servette profite du derby lémanique pour pousser la tête de son rival sous l’eau. Le Lausanne-Sport, battu devant 11’023 spectateurs au Stade de Genève, enchaîne une quatrième défaite consécutive. Ce douzième revers (en 20 matches de championnat cette saison) et aussi le deuxième face à son meilleur ennemi.

«Une équipe encore fragile»

Le changement d’entraîneur n’a pas eu l’effet escompté. «Je suis d’abord déçu pour les joueurs qui ont totalement respecté notre plan, a regretté le Français, arrivé mercredi soir à Lausanne. Je n’ai rien à leur reprocher au niveau de leur état d’esprit.»

Avec une défense à cinq, le technicien a surtout cherché à stabiliser ce LS en difficulté. «L’équipe a pris 42 buts en 19 matches, rappelait Alain Casanova. C’est une moyenne de plus de deux buts encaissés. Si on doit marquer trois fois pour ramener des points, ça sera très compliqué. Il fallait être capable de bien défendre, d’être plus solide. Nous sommes sur une dynamique encore négative. L’équipe est fragile et a un peu de peine à prendre ses responsabilités dans le jeu.»

Pour ses débuts sur le banc vaudois, Alain Casanova n’a pas fait les yeux doux aux piliers du vestiaire vaudois. L’entraîneur français avait marqué sa prise de pouvoir en écartant Stjepan Kukuruzovic. C’est le gardien Mory Diaw – annoncé sur le départ à la fin de son contrat cet été – qui a hérité du brassard.

La surprise Trebel

Capitaine du LS depuis l’été 2019 et près de 100 matches, «Kuki» a été poussé sur le banc au profit d’Adrien Trebel. Une surprise pour un joueur qui n’avait plus joué depuis près de neuf mois. Mis au placard à Anderlecht, le renfort français n’est arrivé qu’en début de semaine sur les bords du Léman.

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Pour son baptême du feu, Adrien Trebel n’a pas démérité mais il manquait de rythme pour transfigurer un Lausanne-Sport encore malade. Alain Casanova a opté pour une prudente défense à cinq. Il a suffi d’un bon ballon de Ronny Rodelin pour surprendre cette arrière-garde vaudoise. La bonne tête de Vincent Sasso faisait le reste (41e, 1-0). Un goal tombé un peu de nulle part qui venait enfin relever une première mi-temps bien insipide.

«J’avais annoncé hier (ndlr: vendredi) que j’allais marquer, s’est amusé le défenseur grenat. Je ne sais pourquoi mais je le sentais venir. On en avait parlé avec l’équipe. D’habitude, je suis plutôt bon devant les buts mais ça faisait un moment que je n’y arrivais plus (ndlr: son seul but remontait à août 2019). Ça fait du bien.»

Place à la Coupe

Cette réussite a suffi à des Servettiens qui auraient pu, auraient dû, faire mieux face à ce Lausanne-Sport en petite forme. Les Grenat auraient pu le payer cher dans les dernières secondes, sans l’aide de l’arbitrage vidéo. Un penalty lausannois (provoqué par une main d’Antunes) a été annulé à cause d’une position de hors-jeu qui avait échappé au quatuor sur le terrain. «On s’est mis en danger tout seul, a pesté Vincent Sasso. Nous aurions dû nous mettre à l’abri plus tôt. Cela faisait un quart d’heure que nous étions moins bons. En même temps, Lausanne restait assez passif et on avait le cul entre deux chaises.»

Lausanne n’aura pas le temps de ruminer ce derby perdu. Mardi déjà, le LS se déplace dans le Nord du canton pour son quart de finale de Coupe. Même si Yverdon évolue une ligue en dessous, ce choc vaudois s’annonce indécis. L’équipe d’Uli Forte a réussi sa répétition générale à Kriens (0-3) samedi.