L'équipe de Suisse va-t-elle réussir à se qualifier pour les 8es de finale de l'Euro en Allemagne? Pour rappel, elle affrontera la Hongrie, l'Allemagne et l'Ecosse. Les deux premiers seront qualifiés, de même que les meilleurs troisièmes.
Raoul Savoy
De deux choses l'une: soit l'équipe arrive dans les six prochains mois à régler ses problèmes à l'interne, soit non.
Dans le premier cas, si elle y arrive, et que Murat Yakin revoit quelques plans, se montre moins rigide et moins égocentrique sur certains choix, alors cette équipe peut réussir à passer le premier tour.
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Dans le deuxième cas, la situation s'envenime, devient de plus en plus tendus et l'équipe explose en vol à l'Euro.
Aujourd'hui, si je dois miser sur l'un des deux cas et au vu de la situation, je pense que le deuxième est plus proche d'arriver que le premier. Donc, aujourd'hui, ma réponse est non.
Bastien Feller
Oui, elle le peut. Intrinsèquement, cette équipe est au-dessus des Hongrois et des Écossais. L’Allemagne, certes en manque de repères depuis plusieurs années maintenant, devrait toutefois terminer première de ce groupe A. Reste que cela demeure uniquement de l’ordre de l’impression, du sentiment du suiveur de football et de l'équipe de Suisse.
Le travail de Murat Yakin, qui sera, lui, bien réel et concret, sera de trouver la solution pour fédérer à nouveau un groupe qui semble s'être désuni au fur et à mesure que cette qualification avançait. Certains joueurs devraient d'ailleurs aider à alimenter, pour leur dernière participation à un grand événement, cette volonté et ce besoin d'unité au moment de commencer la préparation de cet Euro. Ricardo Rodriguez, Yann Sommer et Xherdan Shaqiri pourraient en effet bien connaître un ultime été sous les drapeaux en Allemagne.
Donc oui, même si elle a montré certaines failles ces derniers mois, l’équipe de Suisse a des ressources et un contingent qui, s’il est bien exploité, doit lui permettre de passer cette phase de groupe pour ensuite rêver d’un exploit.
Tim Guillemin
Oui, pour deux raisons. La première est que les joueurs vont prendre leurs responsabilités et élever le niveau. Inconsciemment, Granit Xhaka, Manuel Akanji et les autres ont pris ce groupe de qualifications à la légère, persuadés qu'ils allaient passer facilement. Au final, ils ont eu raison: même en ne faisant que le strict minimum, et encore, ils ont évité la catastrophe. Mais ces joueurs-là ont de l'ego, de l'orgueil, et ils vont prendre les choses en main.
La deuxième raison est la faiblesse de l'Ecosse. Même si la Suisse a peiné contre la Biélorussie, le Kosovo B et Israël, il me semble inconcevable d'imaginer une défaite face à cette équipe-là.
La vraie question, pour moi, sera surtout après l'Euro et savoir comment reconstruire et gérer l'après-Yakin. La première urgence sera de trouver un sélectionneur qui a envie de travailler et de faire les efforts pour accompagner une sélection de haut niveau européen, en pensant peut-être plus à aller superviser les internationaux à l'étranger et en Suisse qu'à sa prochaine partie de golf.