Michel der Zakarian n'a pas pu s'en empêcher. Au sortir du match nul (1-1) de Montpellier à Clermont, un bon point pris dans l'optique du maintien, l'entraîneur du MHSC a joué la carte du cliché pour dire, à Blick, tout le bien qu'il pensait de son défenseur genevois Becir Omeragic. «Il est comme le fromage suisse, il est bon!», a souri le technicien français, bien conscient que l'analyse était un peu courte. Il a volontiers détaillé le fond de sa pensée, sans se faire prier. «Becir, c'est un très bon joueur. Il est discipliné, il travaille bien à l'entraînement et il progresse tout le temps», apprécie l'exigeant Michel der Zakarian, lequel en fait un titulaire indiscutable.
L'anticipation et l'intelligence de jeu, ses principales qualités
Le Genevois de 22 ans a ainsi débuté 21 rencontres de Ligue 1 cette saison et son coach lui fait une confiance absolue. «Ce qui me plaît particulièrement chez lui, c'est qu'il lit bien le jeu. Il intervient bien, il relance proprement», apprécie Michel der Zakarian. Face à Clermont ce dimanche, son défenseur central a été fidèle à lui-même: excellent dans l'anticipation et dans l'intelligence de jeu, que ce soit face au petit gabarit d'Alan Virginius ou, en fin de match, face à celui plus imposant de Grejohn Kyei.
«Et il n'a que 22 ans, donc c'est encore mieux. Je pense qu'il peut encore progresser dans l'impact physique. Vous savez, le niveau du championnat français est dénigré, mais dans l'intensité et dans l'agressivité, il est d'un haut niveau. On n'est pas loin des Anglais dans ce secteur et Becir a une marge de progression dans ce domaine, mais c'est un garçon qui travaille bien je suis persuadé qu'il peut atteindre un bon niveau dans les prochaines années. En tout cas à Montpellier, on compte sur lui», assure son entraîneur.
Juste avant de remonter dans le bus et d'effectuer dimanche soir les 3h30 de route qui séparent Clermont-Ferrand de Montpellier, le Genevois a lui aussi pris le temps de s'arrêter pour donner ses impression à Blick.
«Quand je suis parti de Zurich, je voulais trouver un club où j'avais la confiance de tout le monde. Et c'est ce que j'ai à Montpellier. Le président, le coach, le directeur sportif: je sens que tout le monde est derrière moi et c'est un plus», confie-t-il, tout en admettant avoir une marge de progression dans l'impact, comme le pense son entraîneur.
Encore plus d'impact physique
«Oui, même si j'ai quand même pris un peu de masse depuis le début de la saison, je peux encore aller vers le haut dans ce domaine. Je peux améliorer mon jeu de tête aussi, il y a beaucoup d'aspects sur lesquels je peux progresser en tant que jeune joueur», assure Becir Omeragic, qui était aligné ce dimanche en charnière avec Modibo Sagnan, un très costaud défenseur central malien. «C'est sûr qu'il dégage une grosse autorité dans les duels! On se parle beaucoup, on communique bien sur le terrain, on se donne des conseils. Il est très solide, et on peut compter aussi sur Kiki Kouyaté et Christopher Jullien, deux très bons défenseurs centraux. Il y a de la concurrence et elle est très saine.»
S'il peut gagner en impact physique, le Genevois sait aussi que sa grande force réside dans la lecture du jeu et l'anticipation, deux qualités qu'il entend encore cultiver. «Surtout dans notre équipe, où on aime jouer au ballon, avec de très bons joueurs à mi-terrain», précise-t-il. Et notamment un artiste nommé Téji Savanier en numéro 10, un homme qui aime avoir le ballon dans les pieds et que les Montpelliérains cherchent constamment.
Une vraie chance d'aller à l'Euro
Alors qu'il a effectué son retour en équipe de Suisse au mois de mars, après une longue attente, et que Murat Yakin apprécie son profil, le défenseur central espère bien être à l'Euro au mois de juin. Si la Suisse joue avec une défense à trois centraux, ce qui sera sans doute le cas, le sélectionneur aura besoin de six joueurs dans ce secteur.
Six places en défense centrale dans la liste?
Fabian Schär, Nico Elvedi et Manuel Akanji sont des partants certains, tandis que Ricardo Rodriguez peut être compté comme défenseur central dans la constitution d'une liste de 23 ou de 26. Il reste donc deux ou trois places, que se disputent également Eray Cömert, Cédric Zesiger, voire Steve Rouiller, qui part d'un peu plus loin. Les chances de voir Becir Omeragic à l'Euro sont donc réelles, même si Murat Yakin lui a préféré de manière étonnante Eray Cömert lors du dernier match en Irlande. Le Genevois n'a eu droit qu'à dix minutes dans ce match, mais la performance décevante de Cömert lors de cette rencontre, couplée au fait qu'il joue peu avec Nantes, donnent un avantage objectif et concret à Becir Omeragic.
«Le sélectionneur regarde nos matches, on le sait. Etre appelé pour l'Euro passe par faire les meilleures performances possibles en club, ce que j'essaie de faire pour avoir une chance. Je n'ai pas planifié de vacances cet été en tout cas» commente simplement le défenseur central du MSHC, qui a encore cinq matches de Ligue 1 pour prouver à Murat Yakin qu'il mérite de passer le mois de juin en Allemagne.