Simon Strimer

Une avalanche d'annulations de matches s'est abattue sur le football professionnel suisse. Les terrains de Winterthour, Saint-Gall, Wil, Sion, Baden et Thoune étaient en effet tous «impraticables» le week-end dernier. À Saint-Gall, par exemple, la pelouse était recouverte d'une couche de neige de 29 centimètres d'épaisseur et des dizaines de milliers de fans ont donc dû rester chez eux. Où se situe la limite à partir de laquelle un terrain est considéré comme «impraticable»?

Ce n'est pas seulement la quantité de neige qui peut tuer un match. Effectivement, la décision concernant la praticabilité d'un terrain est complexe et varie d'un stade à l'autre. Blick a demandé à Daniel Wermelinger, chef des arbitres suisses de haut niveau, ce qui doit être pris en compte. «La santé des joueurs est clairement prioritaire. Si celle-ci est menacée, les matches ne sont pas maintenus.» De plus, des facteurs tels que le chauffage du gazon, la situation météorologique et les prévisions, la place pour stocker la neige déblayée et les bénévoles disponibles jouent un rôle. «Bien entendu, il faut aussi faire preuve de bon sens», ajoute Daniel Wermelinger.

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Attention aux chauffages des pelouses

Le règlement de la ligue (SFL) incite les clubs à «faire tout ce qui est en leur pouvoir» pour rendre le terrain praticable. Mais l'annulation du match de Saint-Gall dimanche dernier montre que ce n'est pas toujours possible. Malgré le chauffage de la pelouse, il y avait beaucoup trop de neige sur le terrain la veille du coup d'envoi.

«Mettre en marche le chauffage de la pelouse en cas de chute de neige avant un match n'est pas une option, car le système racinaire du gazon s'abîme rapidement», explique le jardinier du Kybunpark Ivan Bonderer dans le «St. Galler Tagblatt». Actuellement, le système fonctionne pour le match de mercredi soir afin de maintenir une température au sol de sept à neuf degrés – ainsi, neuf centimètres de neige fondent chaque jour.

La procédure en cas d'annulation

Si, malgré tous ses efforts, un club ne voit pas de possibilité de préparer le terrain pour le coup d'envoi, il est tenu d'avertir la ligue le plus tôt possible. Des inspecteurs sont alors envoyés sur place pour évaluer la situation. En cas de doutes, la ligue ordonne elle-même des inspections. Ces procédures sont régies par le règlement d'exploitation des matches de la ligue (SFL) et le règlement de l'Association suisse de football (ASF).

La ligue ne peut annuler une rencontre prématurément que s'il «semble exclu» que le terrain soit praticable au moment du coup d'envoi prévu. Si la situation n'est pas claire jusqu'au jour du match, une décision doit être prise au plus tard quatre heures avant le coup d'envoi. Ensuite, ou toujours si aucune inspection n'a été effectuée, le pouvoir de décision revient uniquement à l'arbitre.

Si un match est reporté à court terme en raison d'un terrain impraticable, la ligue met la main au porte-monnaie. En effet, elle prend en charge pour les clubs concernés aussi bien les frais de sécurité de l'équipe à domicile que les frais de déplacement et de restauration de l'équipe visiteuse (au maximum 2000 francs ou 6000 francs pour les nuitées à l'extérieur en cas de trajet de plus de 250 kilomètres). Cela permet au moins d'atténuer les dommages financiers subis par certains clubs lorsqu'une avalanche d'annulations de matches s'abat sur le football suisse.