Miro Muheim, pépite de Hambourg
«Aller à l'Euro avec la Nati serait un rêve»

Miro Muheim est la grande révélation en 2e Bundesliga cette saison. À Hambourg, le défenseur suisse est sur la voie de la promotion et il est sur le point d'intégrer la Nati.
Publié: 06.12.2023 à 13:35 heures
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Dernière mise à jour: 07.12.2023 à 10:17 heures
Miro Muheim veut accéder à la Bundesliga cette année avec Hambourg.
Photo: Getty Images
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Sebastian Rieder

Solide comme un roc, incisif dans les duels, discipliné jusque dans les moindres détails. Miro Muheim est un mur en 2e Bundesliga. Actuellement, presque personne ne peut passer le défenseur suisse – et ce au sens propre du terme. «On l'a encore vu récemment dans le derby, où aucun joueur de St. Pauli n'avait la moindre chance contre lui», a déclaré Jonas Meffert, capitaine de Hambourg, après le match nul 2-2 contre le rival.

Jonas Meffert explique comment Miro Muheim a évolué depuis son transfert depuis Saint-Gall en 2021: «Miro est de plus en plus stable et réalise désormais des performances incroyables sur le terrain. Il a incroyablement gagné en maturité ici.» Cette maturité a été récompensée fin octobre, lorsque Jonas Meffert a dû faire l'impasse sur la Coupe d'Allemagne contre Bielefeld et que l'entraîneur Tim Walter a remis le brassard de capitaine au joueur suisse.

«C'était un immense honneur», se souvient Miro Muheim à propos de sa première en tant que capitaine, qui a débouché sur une séance de pénalty et la victoire contre l'Arminia. «J'aime aller de l'avant et j'ai fait un bond en tant que leader sur le terrain, expose Miro Muheim avec assurance – mais sans perdre son humilité. Mais je veux encore m'améliorer et prendre encore plus de responsabilités au sein de l'équipe.»

Adolescent, de Zurich à Chelsea

Miro Muheim a dû prendre des responsabilités très tôt. À 16 ans, il a interrompu son apprentissage de dessinateur en bâtiment et a quitté l'académie du FC Zurich, direction Londres. Au centre de formation de Chelsea, il a appris à gérer l'opposition et a passé du statut d'adolescent à celui d'homme dans un environnement rude. «Au début, c'était vraiment difficile de partir à l'étranger si jeune, explique-t-il. C'était un risque, mais je ne voulais pas regretter d'avoir laissé passer cette chance.»

Le risque s'est avéré payant: avec un bagage plein d'expérience, Miro Muheim est revenu à Zurich au bout de deux ans et a été transféré peu après en Suisse orientale par le nouveau directeur sportif de Saint-Gall, Alain Sutter. Mais rapidement, il a subi une déchirure des ligaments croisés peu avant son 20e anniversaire. «C'était violent, souffle Miro Muheim. Mais je suis toujours resté positif.» Six mois plus tard, il est de nouveau sur le terrain et a frappé fort à Saint-Gall.

Miro Muheim est arrivé en 2021 au nord de l'Allemagne.
Photo: freshfocus

Avec 33 apparitions lors de la saison 2019/20, l'arrière gauche est devenu un pilier et a manqué de peu de remporter le championnat avec Saint-Gall, juste derrière Young Boys. La rédaction football de Blick l'avait même élu meilleur défenseur de Super League. Avec ce titre en poche, il est parti à 23 ans pour le Hambourg SV, qui veut retrouver la Bundesliga trois ans après une relégation historique. «Physiquement, c'était très dur au début, se rappelle Miro Muheim. La deuxième division est beaucoup plus physique que la Super League.»

Son entraîneur le voit avec la Nati

Après une saison avec quelques apparitions en tant que remplaçant, Miro Muheim profite de la malchance liée aux blessures de l'Allemand Tim Leipold. «Ce n'est évidemment pas comme ça qu'on veut entrer dans l'équipe, mais c'était alors l'occasion de me montrer – et je l'ai plutôt bien fait.» Il a conservé sa modestie en Allemagne, bien qu'il aime beaucoup le style direct des Allemands, qu'il assume désormais volontiers sur le terrain en tant que porte-parole.

Tim Walter, l'entraîneur de Hambourg, parle d'un «caractère formidable» et demande presque une convocation pour la Nati: «Miro l'aurait mérité. Il a connu un très bon développement. C'est un très bon latéral qui a énormément progressé face au jeu et qui offre également de nombreuses solutions offensives avec le ballon.»

Ou, selon les mots du capitaine Jonas Meffert: «C'est tout simplement un type génial, avec une défense solide et une super technique de tir.» Une passe décisive, deux buts et trois cartons jaunes – tel est le bilan après quinze journées, au cours desquelles il a joué onze fois.

Rivalité avec St. Pauli

Seul un coup d'œil sur le classement vient quelque peu ternir le tableau. Le HSV occupe la troisième place – derrière le rival de la ville, St. Pauli. «La rivalité entre les clubs est déjà extrême et l'ambiance pendant le derby est forte. Il y a vraiment de la tension dans l'air, mais c'est pour ce genre de match que l'on joue au football. C'est tout simplement génial et c'est un grand plaisir», sourit Miro Muheim qui admet que, «bien sûr que nous voulons être devant St. Pauli, mais nous devons simplement rester fidèles à nous-mêmes. Je suis sûr que nous pourrons finir tout en haut.»

La montée en Bundesliga propulserait Miro Muheim sur la grande scène – et donc en équipe nationale? «Ce serait un grand argument pour lui, nous lâche Murat Yakin, qui l'a suivi depuis les gradins avant le tirage au sort des groupes de l'Euro. Je voulais absolument profiter de l'occasion pour voir Miro jouer en direct. Il est dans la force de l'âge. Et s'il continue sur cette lancée, il sera une véritable alternative pour nous en tant qu'arrière gauche.»

Avant le tirage au sort de l'Euro à Hambourg, le sélectionneur de la Nati a fait un détour par le derby.
Photo: TOTO MARTI

Miro Muheim lui-même se tient volontiers en retrait sur ce sujet, mais déclare: «Aller à l'Euro 2024 avec la Nati serait un rêve. Je veux continuer à montrer mes performances et essayer de monter avec Hambourg. Tout le reste n'est pas en mon pouvoir.»

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