Pelé aurait déclaré un jour: «J’ai joué dans tous les stades du monde. Mais c'est uniquement dans celui-ci que tu as l'impression que la terre tremble.» Le Roi faisait référence à la légendaire Bombonera de Buenos Aires, domicile du géant argentin Boca Juniors.
Mais Boca n'est pas connu que pour ses supporters et leur ferveur, mais aussi pour tous les titres remportés, son football excitant et, bien sûr, sa légende Diego Armando Maradona. Dans cette Amérique du Sud folle de football, il n'existe que peu de clubs aussi grands (pour ne pas dire aucun) que Boca, trente-cinq fois sacré champion d'Argentine.
Le premier joueur suisse de l'histoire de Boca Juniors
Mais il y a une chose que Boca n'a jamais connu en 118 ans d'histoire: un joueur suisse. Cette phrase était vraie jusqu'au mois de juillet et l'arrivée de Lucas Blondel, latéral droit âgé de 27 ans.
Lucas qui? Peu de gens en Suisse le connaissent, mais son nom de famille est profondément ancré dans le monde du sport suisse. Son père, le Vaudois Jean-Yves Blondel, était un joueur de tennis dans les années 80, mais qui n'a jamais dépassé le top 500 mondial. Le grand-père et le grand-oncle de Lucas étaient également de bons joueurs de tennis, qui ont tous deux participé à la Coupe Davis avec l'équipe de Suisse, comme «Le Temps» l'a détaillé récemment.
Jean-Yves Blondel est tombé amoureux d'une Argentine et s'est établi avec elle en Amérique du Sud après la naissance de leur deuxième enfant en commun. C'est là, dans une petite ville nommée Rafaela, dans la province de Santa Fe, que son fils Lucas a appris à jouer au football, arrivant en première équipe de l'Atletico Rafaela en 2017. Il s'est bien développé, puis a signé en 2021 à Tigre, puis en juillet de cette année à Boca Juniors, où il est désormais le coéquipier d'Edinson Cavani, la star uruguayenne.
Une ascension fulgurante et une signature à Boca Juniors cet été
Johannes Skiba connaît très bien Lucas Blondel. Journaliste sportif et expert du football sud-américain, il déclare à Blick: «Blondel a explosé tardivement. Il y a deux ans, alors qu'il était âgé de 25 ans, il jouait encore en deuxième division. Il a été élu meilleur latéral de la division l'année de la montée de Tigre.» Son ascension fulgurante et sa signature à Boca sont le résultat, selon Skiba, d'un «développement remarquable.» Et la suite logique.
Lucas Blondel s'est fait connaître grâce à son profil de «latéral moderne». L'expert le voit comme un défenseur très bon dans les duels, très agressif, et un centreur infatigable sur son côté droit. «Il a beaucoup à apporter offensivement.» Les statistiques le prouvent: en six matches pour Boca, il a déjà marqué deux fois.
Bientôt titulaire indiscutable?
Skiba lui fait d'ailleurs confiance pour devenir un titulaire régulier à Boca sur le long terme. «Je pense qu'il va pousser pour devenir un titulaire indiscutable après la préparation de janvier. La concurrence est forte, mais je lui fais confiance pour y parvenir.»
Si un Suisse s'impose dans une équipe de pointe du pays des champions du monde, alors il devrait devenir un thème de discussion pour la Nati. Surtout que la position de latéral droit n'est pas la mieux pourvue dans la sélection suisse…
Skiba, qui connaît très bien l'Amérique du Sud, estime que le niveau de Boca Juniors peut très largement être comparé à ce qui se fait en Europe. «Je pense que le championnat argentin est au niveau de celui des Pays-Bas, même si le football est très différent sur les deux continents.»
Pierluigi Tami n'a aucun contact avec lui
Et que pense l'ASF de Lucas Blondel? «Personnellement, je n'ai aucun contact avec lui, mais je sais qu'il existe», déclare le directeur de la Nati, Pierluigi Tami, interrogé par Blick. Le staff de Murat Yakin est responsable de la sélection des joueurs et de leur évaluation.
Lucas Blondel pourrait éventuellement se faire un peu de publicité avec un trophée international. Début novembre, il jouera la finale de la Copa Libertadores, la Ligue des champions sud-américaine. Boca Juniors affrontera Fluminense au Maracana.