La Nati qualifiée pour l'Euro!
La Suisse tremble, mais assure l'essentiel face au Kosovo

Ultra-dominatrice, la Suisse a énormément reculé après avoir ouvert le score contre un Kosovo courageux. Les Dardanët ont égalisé à la 83e, mais la Nati, au moins, a décroché son ticket pour l'Euro. Le minimum est assuré... Mais vraiment rien d'autre!
Publié: 18.11.2023 à 22:41 heures
|
Dernière mise à jour: 18.11.2023 à 23:20 heures
Denis Zakaria a fait un bon match, mais la Suisse n'a pas pu vaincre le Kosovo ce samedi à Bâle (1-1).
Photo: TOTO MARTI
Blick_Tim_Guillemin.png
Tim GuilleminResponsable du pôle Sport

Les fans suisses avaient préparé une banderole bien sentie au Parc Saint-Jacques avant le match, accrochant derrière le but où se trouve habituellement la Muttenzerkurve un message clair, en allemand: «Nous donnons tout pour notre pays! Et vous?» Quelques minutes plus tard, après une discussion avec des représentants de l'ASF, la deuxième partie de la banderole se trouvait escamotée. «Nous donnons tout pour notre pays», voilà une invocation un peu plus positive et surtout moins polémique!

L'enseignement principal de la soirée n'était toutefois pas là, dans les relations compliquées entre l'équipe de Suisse et son public, mais bien dans le fait que la Nati s'est encore une fois qualifiée pour un grand tournoi, pour la sixième fois consécutive depuis 2014. Cette continuité remarquable ne doit surtout pas être minimisée, car de grandes nations du jeu n'ont pas eu cette chance. Même si ce groupe de qualification était tout sauf relevé, la Suisse a assuré l'essentiel: elle sera présente à l'Euro 2024, même sans avoir battu le Kosovo ce samedi à Bâle dans une ambiance magnifique (1-1).

La Suisse a dominé dès la première minute

Devant 33'000 spectateurs, dont une majorité de supporters kosovars, la Suisse a d'emblée pris le contrôle des opérations dans cette partie, ses deux défenseurs centraux Manuel Akanji et Nico Elvedi s'installant dans le camp de défense kosovar et n'en sortant quasiment jamais. Privé de ses six (!) meilleurs joueurs, le Kosovo avait en effet décidé, contraint et forcé, de défendre très bas et d'essayer de frapper en contre, en exploitant les rares ballons que la Suisse était décidée à lui laisser. 

Les statistiques à la pause étaient d'ailleurs parlantes avec 65% de possession de balle helvétique, 11 tirs à 1, 326 passes à 77 et 9 corners à 0! Une domination totale, tout en maîtrise.

Elbasan Rashani a failli ouvrir le score d'un coup de tête

Oui, mais le score, lui, était toujours de 0-0 et la Suisse aurait même pu se retrouver menée à la 38e lorsque le coup de tête d'Elbasan Rashani, sur un coup-franc excentré, est passé à quelques centimètres du poteau gauche de Yann Sommer, qui était battu à 100% sur ce coup! La Suisse a eu chaud, mais la vérité est surtout qu'elle a archi dominé cette première période et que la plus grande occasion a été pour Remo Freuler à la 17e, le milieu de terrain suisse tirant au dessus du but de manière absolument inexplicable alors qu'il était seul à six mètres du but vide.

Remo Freuler manque l'immanquable: la Suisse n'ouvrira pas le score sur ce coup-là.
Photo: TOTO MARTI

Sinon? Un bon tir de Ruben Vargas (5e) en début de partie, quelques centres intéressants d'Ulisses Garcia et, surtout, une défense kosovare courageuse mais incapable de ressortir le ballon proprement. Les Dardanët, acculés en défense, n'ont pu qu'accepter d'être dominés et la Suisse n'a eu à gérer que très peu de situations difficiles, au point que tout le stade s'est demandé si Murat Yakin allait changer de tactique en deuxième période.

Eray Cömert, latéral droit par défaut

Eray Cömert, titulaire au poste de latéral droit, n'apportait en effet rien du tout offensivement, ce qui ne peut pas être une critique envers lui, puisque son poste est défenseur central, mais bien envers Murat Yakin, dont le choix de ne convoquer aucun latéral droit pour ce rassemblement de trois matches, était identifié par tous les suiveurs de l'équipe de Suisse (sauf lui) comme une erreur dès la divulgation de la liste. Alors, fallait-il faire entrer Renato Steffen ou Dan Ndoye et apporter enfin un peu de percussion sur ce côté, tant le Kosovo était inoffensif?

Murat Yakin a cependant décidé de ne rien changer, au contraire du Kosovo, dont le sélectionneur Primoz Gliha décidait de sortir les deux joueurs ayant reçu un carton jaune en première période, à savoir Elbasan Rashani et Zymer Bytyqi.

Ruben Vargas ouvre le score de la tête pour la deuxième fois consécutive

Le Kosovo était-il parti pour subir et tenter de tenir comme en première période? Si oui, ce plan a été mis à mal par la tête de Ruben Vargas dès la 47e! L'ailier s'est en effet trouvé au bon endroit pour tromper Visar Bekaj et permettre à la Suisse d'enfin faire sauter le verrou kosovar. De quoi, enfin, bien lancer la Nati dans une deuxième période, elle qui avait l'habitude de vivre l'inverse ces derniers mois. La faiblesse de ce Kosovo décimé par les absences avait, cette fois, de quoi faire croire à un scénario plus joyeux.

Mais la Suisse, comme face à Israël trois jours plus tôt à Felcsut, a inexplicablement reculé, et le Kosovo, dès lors, s'est créé deux belles possibilités aux alentours de la 50e, faisant flotter un vent de panique au Parc Saint-Jacques et, surtout, réveillant les très nombreux supporters du Kosovo. La rencontre allait-elle complètement changer? Pas vraiment ou, en tout cas, dans des proportions beaucoup moins grandes qu'à Felcsut, le Kosovo étant vraiment trop limité en ce samedi soir sans ses cadors offensifs habituels que sont Milot Rashica, Edon Zhegrova et Vedat Muriqi.

Le Kosovo égalise à la 83e par Muhamet Hyseni!

Limité, le Kosovo sans ses stars? Oui, mais avec un cœur énorme! La Suisse, méconnaissable, a reculé tant et plus, faisant réapparaître ses lacunes mentales et concédant l'égalisation à la 83e! Muhamet Hyseni a en effet pu frapper du pied gauche et tromper Yann Sommer pour faire entrer le Parc Saint-Jacques dans une ferveur impressionnante! La Suisse allait-elle tout perdre dans les dernières minutes? Le scénario semblait plus que probable au vu de son écroulement. «Nous voulons la victoire!», chantaient d'ailleurs les fans de Dardanët à l'approche des arrêts de jeu, preuve que cette équipe de Suisse ne leur faisait plus peur du tout! 

Les deux équipes se sont cependant séparées sur ce match nul (1-1), un résultat qui semblait inconcevable au vu de la première période. Dans le même temps, Israël s'inclinait 1-2 face à la Roumanie. 

Voilà donc la qualification assurée et le match formidable qui s'annonce en Roumanie mardi dans une ambiance qui s'annonce exceptionnelle aura pour seul enjeu la première place du groupe. Tant mieux. au vu de la faiblesse mentale de la Suisse et de son incapacité à se montrer constante sur 90 minutes! 

Vous avez trouvé une erreur? Signalez-la