A force, on en oublierait presque l'essentiel: la Suisse est en excellente position comptable pour se qualifier pour l'Euro 2024, ce qui représenterait son sixième grand tournoi consécutif. Il ne faut pas banaliser cette série, d'autant qu'à chaque fois, sans exception, la Nati a réussi à sortir des poules et à atteindre les huitièmes de finale, et même une fois les quarts. Cela ne va pas de soi, puisque seule la France, et personne d'autre, n'a fait aussi bien depuis 2014.
Aucune autre nation ne l'a fait. Pas même l'Espagne, les Pays-Bas, la Turquie l'Allemagne, l'Italie, la Russie, la Belgique, le Portugal ou toute autre grande nation du jeu. Cette donnée est à rappeler en tout temps: la régularité qu'affiche l'équipe de Suisse depuis 2014 est tout simplement exceptionnelle.
Une série de quatre nuls, entrecoupés d'une victoire face à Andorre
Cela étant posé, il faut bien admettre que cette campagne de qualifications prend une tournure atroce que même une victoire face à un Kosovo décimé ce samedi à Bâle ne saurait améliorer. C'est vrai, la Suisse peut encore terminer première de son groupe, mais elle ne le doit pas à ses cinq dernières prestations, quatre nuls face à la Biélorussie, au Kosovo, à Israël et à la Roumanie, et une victoire face à Andorre. Elle ne le doit qu'à la faiblesse de ce groupe de qualifications, où aucun adversaire n'affiche le meilleur de sa forme, même si la Roumanie est en train d'intégrer une génération très prometteuse et semble retrouver un peu de son prestige d'antan.
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Surtout, la Suisse joue de moins en moins bien, comme le prouve la deuxième mi-temps incroyable de médiocrité face à Israël mercredi dernier à Felcsut, où la Nati a reculé de manière inexplicable face à une sélection israélienne qui ne s'y attendait tout simplement pas. Cette équipe de Suisse manque cruellement de confiance en elle, de ligne directrice et de continuité, alors même qu'elle n'a jamais eu autant de leaders évoluant dans de grands clubs européens.
Une Suisse tout sauf sereine
Ce match face au Kosovo, ce samedi à Bâle, devait être une grande fête et un match de gala, et il le sera peut-être, mais à l'heure d'aborder la partie, la Suisse est tout sauf sereine, la faute au manque cruel d'anticipation et de maîtrise de la part du sélectionneur. Ainsi, ce match, s'il n'est pas gagné face à un Kosovo décimé par les blessures et les absences, plongerait l'équipe de Suisse dans une crise profonde.
Le plus grave: même une victoire, et donc une qualification pour l'Euro, serait accueillie avec scepticisme si la manière n'était pas au rendez-vous. Pour faire plaisir à son public et retrouver un semblant de crédibilité et d'amour, la Nati doit ainsi offrir à son public ce samedi un succès de prestige, en y mettant un certain panache. Ce match n'est pas seulement décisif pour la qualification, il l'est aussi pour l'avenir. Il ne faut pas s'y tromper: ce rendez-vous piège est d'une importance redoutable pour Murat Yakin et son équipe.