«Les gros titres des journaux? Je ne les connais pas.» Murat Yakin a feint, vendredi, de ne pas savoir que les critiques étaient féroces et souvent dirigées contre sa personne et sa fonction de sélectionneur. Le coach de la Nati est critiqué de partout, que ce soit par les journalistes et par l'opinion publique, furieuse de ses choix et de ses légèretés répétées pour ce qui est de la construction de ses listes.
La crise est profonde
Les résultats de l'équipe nationale, très décevants depuis l'été (quatre nuls et une seule victoire face à Andorre), mais aussi la manière et surtout l'absence de remise en question de la part du sélectionneur ont fini par lasser les suiveurs de la Nati, lesquels, lorsqu'ils effectuent un long déplacement dans la campagne hongroise, n'ont même pas le droit de voir l'entier des joueurs venir les saluer. La cote d'amour de l'équipe nationale est au plus bas et la crise profonde. La qualification attendue à l'Euro ne devrait même pas améliorer la situation: la rupture est là, et bien là.
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Murat Yakin avait pris un énorme risque, un de plus, en ne sélectionnant aucun latéral droit pour ce rassemblement de novembre, alors même que trois matches étaient au programme. Le sélectionneur estime qu'Edimilson Fernandes peut jouer à ce poste, ce qui est sans doute vrai par séquences, mais pas sur la durée, comme en atteste sa deuxième mi-temps très compliquée à Pristina face au Kosovo (2-2). L'expulsion du Valaisan face à Israël vient encore plus souligner l'absurdité d'être parti sans latéral droit pour ces trois rencontres, une erreur que Murat Yakin avait d'ailleurs déjà commise lors de la Coupe du monde au Qatar.
Le poste de latéral droit ce samedi sera du bricolage
Quelle que soit la solution envisagée ce samedi, il s'agira de bricolage. Nico Elvedi? Eray Cömert? Une défense à trois? Manuel Akanji? Ce sera peut-être suffisant pour battre le Kosovo, mais en aucun cas pour attester d'une certaine logique ou d'un «plan B» établi à l'avance, comme a voulu le faire croire Murat Yakin avant le match.
Le sélectionneur a rappelé qu'il se concentrait sur son équipe, qu'il espérait que celle-ci aurait «faim» ce samedi et a souligné à quel point la première mi-temps face à Israël avait été bonne et que seuls les buts avaient manqué. «Ce qu'écrivent les journalistes ne m'intéresse pas», a-t-il encore ajouté.
Face à une équipe du Kosovo décimée par les absences, la Suisse partira favorite ce samedi et espérera assurer sa qualification en beauté pour s'offrir, enfin, un moment de joie et de communion avec son public. Tout le monde l'espère dans l'entourage de la Nati. Une fois la qualification assurée, il faudra dès lors se poser la question de la suite. Avec ou sans Murat Yakin? L'ASF a déjà répondu à cette question, assurant être à 100% derrière son sélectionneur. Mais il faudra sans doute analyser la situation à nouveau, en prenant en compte les enseignements de ce dernier rassemblement. Voici pourquoi ce match face au Kosovo est aussi important, au-delà de la qualification.