Fabian Rieder a connu une petite passe délicate cet été, où tout s'est enchaîné. Le titre de champion avec YB, puis l'Euro M21 en Roumanie, les qualifications pour la Champions League face au Maccabi Haïfa et, enfin, ce départ dans les derniers instants du mercato au Stade Rennais. Pas le temps de souffler pour l'international suisse!
Celui-ci a logiquement eu droit à quelques jours de congé lors du dernier rassemblement des équipes nationales, Murat Yakin ayant vu qu'il avait besoin de se poser un peu afin de digérer son transfert en Bretagne.
En ce mois d'octobre, le sélectionneur a également décidé de le laisser à disposition des M21, ce qui n'a pas chagriné le milieu de terrain bernois de 21 ans, lequel a très largement été le meilleur joueur sur le terrain vendredi lors du succès face au Montenegro (4-2).
Après la rencontre, dans les couloirs de la Tuilière, il est revenu pour Blick sur son rôle de «grand frère» avec les M21, mais aussi son adaptation à Rennes où il évolue à mi-terrain à côté d'un phénomène, le Serbe Nemanja Matic.
Fabian, comment juges-tu cette performance collective, depuis le terrain? D'un côté, on a vu une belle équipe de Suisse, mais de l'autre, cette fin de match était un peu bizarre, non?
Oui. Nous avons dominé le match dès la première seconde et aurions pu l'emporter encore plus largement. Je dirais qu'on s'est un peu déconcentrés à la fin... On aurait pu mieux faire, mais globalement, c'était une bonne performance. On peut s'appuyer dessus, mais aussi l'améliorer, tu as raison.
Vous auriez pu marquer trois ou quatre buts de plus, au moins, en deuxième mi-temps...
Nous aurions pu marquer plus, c'est vrai. Mais c'est surtout ces deux buts encaissés qui sont embêtants, au vu de la façon dont nous avons dominé ce match.
Tu sors de deux bons matches avec le PSG et tu enchaînes ce soir contre le Montenegro. Ta saison est-elle lancée?
Je me sens bien, c'est vrai. Bon, ce sont deux mondes différents de passer du PSG au Montenegro M21, sans manquer de respect à quiconque. Ce qui compte, c'est ma performance, mais aussi le fait que j'ai pu apporter un peu d'expérience aux plus jeunes, leur donner aussi des petits conseils. Ca fait partie de mon rôle également.
Ce n'est pas un peu frustrant de redescendre avec les M21 quand on a connu l'équipe A?
Franchement, non. Je suis un professionnel et cela ne doit faire aucune différence. Cela reste le maillot de l'équipe de Suisse, je le porte avec fierté.
Mais j'imagine qu'en novembre, tu préférerais être avec l'équipe de Murat Yakin, non?
Oui, bien sûr que c'est toujours un rêve de jouer avec les A. Et plus qu'un rêve, c'est un objectif. Mais j'ai l'âge de jouer avec les M21, je me sens bien avec cette équipe et j'y reviendrai très volontiers si on me le demande. J'ai trouvé de très bons coéquipiers, footballistiquement et humainement. L'ambiance dans l'équipe est super et en novembre, je donnerai tout, quelle que soit l'équipe où je serai appelé, tu peux me faire confiance.
Franck Surdez, qui joue à Xamax, a fait un bon match ce soir et incarne cette nouvelle génération. Quel regard portes-tu sur elle, toi qui est devenu un ancien chez ces M21?
Il y a beaucoup de bons joueurs, avec un grand potentiel, y compris ceux évoluant en Challenge League. Ils ont envie d'apprendre et on s'entraîne bien, ce qui est important. Ils sont au tout début de leur carrière et je peux déjà te dire qu'il y a de grands talents dans cette équipe.
Ce rôle de grand frère, il te plaît? Ou c'est un peu bizarre à ton jeune âge d'agir ainsi?
Bon, c'est sûr que c'est très différent de mon statut à Rennes ou en équipe nationale A. Mais c'est sympa, à 21 ans comme tu dis, d'apporter mon expérience aux plus jeunes et d'essayer de tirer les autres. C'est formateur pour moi aussi.
Vincent Sierro m'a dit en arrivant à Toulouse que l'écart entre la Super League et la Ligue 1 était au niveau de l'intensité. Même en ayant joué en Champions League avec YB, il a été surpris à quel point ça va vite et ça tape dur en France. Tu es d'accord?
Oui, bien sûr. Physiquement, c'est impressionnant, et ça va très vite. Mais j'ai l'impression que je me suis déjà bien adapté. A Rennes, on veut la possession, on tente beaucoup de combinaisons, on change souvent de position au milieu et ça me plaît. J'ai vraiment trouvé une équipe dont le style me convient.
Lequel de tes coéquipiers à Rennes t'a le plus impressionné pour l'instant?
Sincèrement? Tous (rires). Mais allez. Si je dois t'en donner un, ce serait Nemanja Matic. Son expérience et ce qu'il fait à 35 ans, le niveau qu'il a, c'est impressionnant.