C'est fou! Phil Foden prend l'avion pour rentrer au pays lors de son jour de congé avant le huitième de finale contre la Slovaquie – pour devenir père pour la troisième fois. Il évoque maintenant les détails de ces derniers jours mouvementés. «Comme il s'agissait d'une césarienne, nous avions tout prévu. Je ne suis parti qu'un jour. J'ai demandé à Gareth (ndlr: Southgate, le sélectionneur anglais) s'il était d'accord avec le plan – et il a dit oui. Gareth est bon pour ce genre de choses.»
Bien sûr, tout cela était un peu fou. «Mais cela ne change rien à notre objectif de gagner l'Euro.»
«Je veux faire de meilleures choses pour l'Angleterre»
Si cela devait donner un coup de boost – contre la Slovaquie, on ne l'a pas ressenti. Jusqu'à présent, la superstar de Manchester City est plus ou moins passée à côté de cet Euro. «J'ai été élu joueur de l'année (ndlr: du championnat anglais), je viens ici et je ne montre rien de ce que je sais faire. Mais je sens que ça s'améliore à chaque match.» Le Mancunien ne peut pas nier une certaine frustration. Toute autre attitude serait un mensonge. «Je veux aller au bout, marquer, faire de meilleures choses pour l'Angleterre. Jusqu'à présent, ça n'a pas vraiment marché.»
Personne ne court autant que Foden
Et pourtant, l'Anglais est en tête dans un domaine: de tous les joueurs, c'est lui qui a parcouru le plus de kilomètres! «Certes, nous voulons jouer un football de possession. Mais parfois, cela ne fonctionne pas, et il faut alors piocher dans ses ressources et défendre. C'est là que je travaille toujours très dur. Du coup, je suis celui qui court le plus. Les gens ne voient pas cet aspect du match. Mais il est très important.»
Cette disposition au sacrifice ne lui a pas été transmise par son entraîneur Pep Guardiola, elle lui est venue de lui-même. «Quand tu es jeune et que tu arrives en équipe première, la seule façon d'avoir une chance de jouer, c'est de travailler comme un fou. Baisser la tête – et courir. Depuis, je le fais même sans y penser consciemment.»
Des problèmes contre une défense à trois comme celle de la Suisse
Il en sera de même contre la Suisse. Une équipe pour laquelle Foden a le plus grand respect. «D'après ce que j'ai vu lors des derniers matches, ils sont incroyablement forts avec le ballon. Nous devrons presser au bon moment. J'espère que nous pourrons être à la hauteur.»
Pour compliquer les choses, le quatuor offensif anglais a du mal à affronter les équipes qui défendent à trois (ou cinq, selon le point de vue). Declan Rice l'avait d'ailleurs confirmé après le match contre le Danemark. «Mercredi était le premier jour d'entraînement régulier sur le terrain. La planification commence donc maintenant pour faire les choses dans les règles, prévient le Cityzen. Nous allons à présent apprendre comment les presser et ce que nous devons faire lorsque nous avons le ballon.»
À quelques secondes de pouvoir nourrir son bébé ...
Et bien, si cette planification tournait un peu au vinaigre, nous, les Suisses, serions les derniers à nous y opposer. Les Slovaques ne sont d'ailleurs passés qu'à quelques secondes de triompher en 8es. Foden se souvient: «Honnêtement, quand nous arrivions à la fin du temps additionnel, j'ai pensé: 'Maintenant, tu n'es plus qu'à quelques secondes de nourrir ton bébé'. Et puis Jude arrive – et m'empêche de le faire».
Foden serait certainement heureux de pouvoir serrer son troisième enfant dans ses bras dimanche. Nous le lui souhaitons de tout cœur...