Zeki Amdouni s'est réveillé un peu seul ce vendredi matin à Saint-Gall, vu que cinq Romands ont été priés de quitter les lieux la veille (Becir Omeragic, Ulisses Garcia, Joël Monteiro, Bryan Okoh et Aurèle Amenda)! «C'est vrai que c'est toujours plus sympa quand il y a des Romands, mais c'est comme ça… Plusieurs d'entre eux traînaient des blessures et ils en ont parlé avec le coach. On savait qu'on avait un cadre élargi et que ce genre de départs allaient survenir. Le sélectionneur fait ses choix», philosophe l'attaquant qui est lui assuré de prendre le bus en direction de Stuttgart le 10 juin.
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La relégation, une immense déception collective
Si cinq joueurs sont partis jeudi, plusieurs sont arrivés vendredi. Granit Xhaka, Manuel Akanji et Yann Sommer, pour ne parler que de ces trois-là, ont posé leur valise à Saint-Gall en pleine confiance, eux qui viennent de remporter un ou plusieurs titres avec leur club. Et puis, il y a donc Zeki Amdouni, relégué avec Burnley, une grande déception collective. «Oui, c'est une grosse frustration. C'était clair depuis le début qu'on allait devoir se battre pour le maintien. On a fait quelques bons matches, d'autres moins bons et le résultat est celui-là.» En a-t-il parlé avec ses coéquipiers plus heureux de l'équipe de Suisse? La réponse est oui.
«Au début du stage, on peut se taquiner un peu, oui… On parle, on débriefe, on partage nos expériences. Mais dès que tu t'entraînes, tu oublies ce que tu as fait pendant la saison et tu ne penses qu'à l'équipe de Suisse», confie le Genevois.
«Physiquement, je suis beaucoup plus fort»
Pour autant, l'attaquant de 23 ans se montre satisfait de sa progression sur le plan individuel après une saison passée en Premier League. Avec 5 buts en championnat et un en Coupe de la Ligue, le bilan comptable n'est pas affreux et, surtout, le Genevois pense avoir évolué de manière intrinsèque. «C'est une première saison pour moi en Angleterre. C'était important pour moi d'avoir du temps de jeu et d'être le plus performant possible. Au final, j'ai de quoi être satisfait. Physiquement, je suis beaucoup plus fort, et c'était mon point faible avant de partir. J'avais du mal à répéter les efforts, mais j'ai l'impression d'avoir beaucoup progressé sur ce point. Niveau intensité, j'ai beaucoup appris! De toute façon, tu n'as pas trop le choix en Angleterre, les entraînements sont presque plus intenses que les matches...»
A-t-il progressé sur d'autres points? «Techniquement, je n'étais pas trop en dessous...», sourit-il encore, en précisant que l'un de ses satisfactions est de ne pas avoir connu de blessure cette saison malgré le changement d'intensité qu'il a fait subir à son corps.
En ce qui concerne l'équipe de Suisse, le constat individuel concernant Zeki Amdouni est le même que celui de la Nati dans son ensemble: un bon printemps suivi d'un automne insuffisant, avec la qualification comme seule bonne nouvelle. «C'est vrai qu'on a bien débuté, et moi y compris. Il y a eu des victoires et des buts. Ensuite, on retiendra la qualification», assure celui qui a marqué cinq buts lors des quatre premiers matches, puis un seul lors des six derniers.
Comment a-t-il d'ailleurs vécu les critiques de l'automne visant le manque d'efficacité des attaquants, donc de lui-même? «Personnellement, les critiques ne m'atteignent pas. Elles font partie de ce monde. C'est vrai qu'on a peu marqué, c'est indéniable, mais on se crée des occasions. Je préfère qu'on s'en crée plutôt que de ne pas en avoir...», enchaîne l'attaquant polyvalent, lequel débarque avec le sentiment de «vouloir se montrer et de faire un bon Euro» pour ce qui sera sa première grande compétition, lui qui s'est imposé dans l'équipe dès le début des qualifications après la Coupe du monde au Qatar.
«Si ce n'est pas possible, je resterai à Burnley»
La question qui se posera ces prochaines semaines, et qu'il s'efforcera de bien gérer afin de ne pas perturber son Euro, sera celle d'un éventuel changement de club. Entre les lignes, tout en restant prudent, le Genevois fait tout de même comprendre qu'il ne serait pas contre un départ. «J'ai des objectifs élevés. Plus élevés que de jouer en Championship, c'est sûr. J'ai envie de jouer le plus haut possible. Après, si ce n'est pas possible, je resterai à Burnley», explique-t-il, étant un peu dans le flou en ce moment concernant cette question cruciale concernant son avenir. Le club anglais, avec lequel il est sous contrat jusqu'en 2028, voudra-t-il le conserver? Son agent fera-t-il le forcing à un moment pour forcer un départ? Ce n'est pas la tendance du jour, mais la situation sera tout de même à suivre de près.
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Son entraîneur Vincent Kompany, qui a très souvent parlé de lui en bien cette saison, le prendrait-il d'ailleurs avec lui au Bayern dans les semaines à venir? «Ce n'est pas d'actualité», répond le Genevois dans un sourire. «Mais je suis très heureux pour lui, c'est un top coach. Et la relégation n'y change rien! C'est un jeune entraîneur, mais il a déjà des idées très claires, en s'inspirant de Pep Guardiola, dans le jeu depuis l'arrière et dans le style de jeu. Ses entraînements sont super intensifs, presque comme des matches.»