Le championnat d'Europe, dont le match d'ouverture est prévu le 14 juin, approche. Le premier rassemblement de l'équipe de Suisse est prévu le 27 mai déjà, à Saint-Gall. D'ici là, Murat Yakin aura fait ses choix. «L'ossature est en place, même s'il me reste une petite marge de manoeuvre», glisse le sélectionneur.
Sa principale préoccupation concerne l'efficacité offensive. Seuls trois buts ont été marqués lors des cinq derniers matches. Meilleur buteur de la phase qualificative, Zeki Amdouni (6 réalisations), a connu une saison difficile avec Burnley, perdant sa place de titulaire aussi bien en club qu'en équipe nationale. Derrière lui, on retrouve Renato Steffen et Ruben Vargas, tous deux auteurs de trois buts dans ces éliminatoires.
Embolo, le chouchou des supporters
En théorie, la donne est simple: Breel Embolo, l'attaquant sur lequel la Nati a toujours pu compter ces dernières années, est de retour sur les terrains. Avec quatre buts lors de ses six dernières capes, il a aidé l'équipe à remporter des succès importants contre l'Espagne, la Tchéquie, le Cameroun et la Serbie.
Cependant, le Bâlois de 27 ans n'a guère eu l'occasion de jouer cette saison: après sa rupture des ligaments croisés, il n'a fait que quatre apparitions partielles avec Monaco, avec qui il a néanmoins déjà marqué un but.
Murat Yakin est d'ailleurs très clair à ce sujet: il ne peut et ne veut pas se passer d'Embolo. «Breel sera présent à l'Euro», affirme-t-il déjà, à condition bien sûr qu'il ne subisse pas de pépin physique lors des matches restants.
Ces derniers temps, Embolo a surtout fait les gros titres en dehors du terrain. Son nom est apparu dans des procès pour menaces et pour des certificats Covid prétendument falsifiés. Mais le sélectionneur national ne veut pas s'y attarder: «Ce sont des affaires qui remontent à quelques années», balaye Yakin. Embolo a maintenant «vieilli et mûri», glisse-t-il, doutant que le chouchou des supporters puisse maintenant être dédaigné: «Dès qu'il marquera son premier but à l'Euro, beaucoup de choses seront oubliées.»
Murat Yakin ne peut toutefois pas se permettre de composer une équipe dépendant de l'efficacité d'un joueur ayant manqué presque toute la saison. Le fait que des noms comme Haris Seferovic ou Joël Monteiro aient soudain été évoqués lors du dernier rassemblement montre à quel point la situation est complexe.
Un oeil gardé sur Seferovic
Seferovic n'a pourtant obtenu qu'une demi-heure de temps de jeu lors des qualifications, et n'a plus été pris en compte depuis son départ pour les Emirats arabes unis à l'été 2023. Et Monteiro ne dispose toujours pas du passeport suisse, même si cet obstacle devrait être très vite surmonté.
«La porte n'a jamais été fermée pour Haris», confirme Yakin, qui garde un oeil sur lui comme sur les autres sélectionnables. «Nous observons chaque week-end et collectons les données de tous les joueurs».
Haris Seferovic est ainsi en passe de devenir champion avec Al-Wasl, notamment grâce à ses neuf buts marqués en 21 matches de championnat (quatre autres en Coupe). Mais que valent-ils à ce niveau? Yakin assure que de tels facteurs sont pris en compte dans l'évaluation interne. En revanche, ses 93 sélections et sa connaissance du groupe parlent en sa faveur.
Monteiro blessé
Joël Monteiro (24 ans) n'a, évidemment, pas la même expérience que le Lucernois. L'attaquant d'YB possède néanmoins des qualités que Yakin apprécie. «Il a de bonnes capacités physiques, il est grand et rapide, ce sont des éléments importants pour un attaquant», explique le sélectionneur. Et avec douze buts en championnat, Monteiro présente également une fiche statistique appréciable.
«Malheureusement, il s'est maintenant blessé (réd: à une cheville) à un moment très défavorable», rappelle Yakin, qui n'aura finalement peut-être pas d'autre choix que de sortir une surprise de son chapeau lors de l'annonce de sa sélection la semaine prochaine à Lausanne.
(ATS)