«La Nati est ma priorité»
L'avenir de Murat Yakin au centre du jeu

Va-t-il prolonger son contrat? Murat Yakin a laissé planer le doute dimanche, au lendemain de l'élimination face à l'Angleterre. Les prochains jours, voire les prochaines semaines, permettront d'apporter une réponse à cette question centrale pour la Nati.
Publié: 07.07.2024 à 13:16 heures
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Dernière mise à jour: 07.07.2024 à 13:25 heures
Dominique Blanc, Pierluigi Tami et Murat Yakin: l'aventure entre les trois hommes va-t-elle continuer après cet Euro?
Photo: AFP
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Tim GuilleminResponsable du pôle Sport

Dominique Blanc, Pierluigi Tami et Murat Yakin se sont présentés tous trois face à la presse, dimanche à 12h à Stuttgart. Un front commun pour bien illustrer l'unité qui règne entre le président de l'ASF, le directeur des équipes nationales et le sélectionneur au sortir de cet Euro très réussi pour la Nati.

Au centre des préoccupations, bien sûr, la question de la prolongation de contrat de Murat Yakin, lequel est aujourd'hui, techniquement, sans employeur. Alors, qu'a-t-il en tête, après ces cinq matches?

«La Nati est ma priorité»

«J'aimerais remettre un peu de contexte, d'abord. J'ai reçu la possibilité il y a trois ans de prendre cette responsabilité de sélectionneur, à un moment où la Nati fonctionnait. Le but était de se qualifier pour la Coupe du monde 2022, nous l'avons atteint. L'Euro 2024, aussi.»

Et aujourd'hui? Murat Yakin a redit la même chose dimanche à 12h que samedi à 21h. «La Nati est ma priorité, il n'y a aucun autre contact avec un club ou une sélection, aucune discussion. Nous devons nous parler. Nous allons voir ce qui ressort de ces discussions.»

Poussé à développer, il est allé un peu plus loin. «Cela fait longtemps que je dis que la continuité est importante. Je n'ai jamais fonctionné au contrat. La confiance qui m'a été accordée et qui l'est toujours, ce sentiment-là, est plus important que tout.»

Quel est le timing? Pierluigi Tami l'a dévoilé un peu plus précisément, sans fixer une deadline pour autant. «Nous allons nous rencontrer dans les prochains jours. Nous voulons résoudre cette question dans les prochaines semaines», a détaillé le directeur des équipes nationales.

L'avenir de Giorgio Contini lui aussi en discussion

Egalement en fin de contrat, Giorgio Contini est lui aussi au centre des discussions, tant son apport a été important, et remarqué, depuis le mois de mars. Pourrait-il être le successeur de Murat Yakin? «Notre plan A, c'est Murat et Giorgio ensemble. Nous voulons continuer avec ce duo qui fonctionne très bien», a répondu Pierluigi Tami. Mais Contini lui-même voudrait-il continuer en tant qu'adjoint? S'il reprenait en mains un club en tant qu'entraîneur principal, Murat Yakin pourrait-il trouver un autre adjoint et bien fonctionner avec? La réponse à ces questions devrait arriver très vite.

Giorgio Contini et Murat Yakin, un duo qui fonctionne bien.
Photo: TOTO MARTI

Le bilan de l'Euro est lui extrêmement positif. «Nous étions si proches hier soir... Nous sommes fiers de la manière dont nous avons joué durant ce tournoi. Notre équipe fait plaisir à voir, les fans apprécient. Nous sommes invaincus en 2024», a relevé Pierluigi Tami en indiquant que la Nati avait fait de grands progrès. «Contrairement à ce qui s'est passé il y a trois ans, où nous étions pris à la gorge par l'Espagne et avons perdu aux tirs au but, nous avons été supérieurs à l'Angleterre en fin de match samedi. Nous les avons regardé dans les yeux», s'est réjoui le Tessinois.

Dominique Blanc, président heureux

«Tournoi après tournoi, cette équipe progresse, se renouvelle. Elle n'a connu aucune défaite cette année, y compris contre les meilleurs. Et en plus, elle le fait avec la manière. Nous avons touché le coeur des Suisses durant cet Euro», a quant à lui commenté Dominique Blanc, avant de féliciter les joueurs et le staff de la Nati pour les performances des dernières semaines et de souligner l'importance des supporters dans ce succès. «Le public répond présent, car il ressent que cette équipe lui donne quelque chose. Les couleurs du football suisse ont été portées haut.»

Murat Yakin sort donc largement renforcé de ce tournoi et en est conscient. «Nous avons pris beaucoup de très bonnes décisions, dont celle du choix de l'effectif final et de celui pour le pré-camp», a-t-il assuré, lui dont le choix de sélectionner 38 joueurs dans un premier temps avait été critiqué par une partie de l'opinion publique et des observateurs. Sans sentiment de revanche, du moins en apparence, le sélectionneur a défendu son bilan, lequel parle pour lui.

«On était près de quelque chose de très grand»

«Notre jeu s'est développé et, au fil des matches, nous nous sommes mêmes pris à pouvoir croire à une demi-finale ou même à la finale. On a senti de la solidarité dans cette équipe et, ce matin, j'ai de la peine pour les joueurs. On était près de quelque chose de très grand. Une petite erreur d'inattention nous a puni», a-t-il encore dit, en référence au but égalisateur de Bukayo Saka à la 80e.

Et en ce qui concerne la suite? «Tous les joueurs sont à disposition, aucun ne m'a pour l'heure parlé d'une éventuelle retraite internationale. Ce n'était pas le moment», assure Pierluigi Tami. L'heure n'est pas encore aux grandes réflexions personnelles en ce qui concerne les trentenaires que sont notamment Yann Sommer, Ricardo Rodriguez ou Xherdan Shaqiri, dont les décisions et communications seront scrutées de près.

Une attaque jeune et pleine de promesses

Le secteur offensif a lui déjà fait sa mue. «La grande question de ce début d'année était l'offensive. Or, nous avons marqué huit buts avec sept joueurs différents», s'est réjoui Pierluigi Tami, lequel a enregistré avec enthousiasme la progression de Ruben Vargas et de Dan Ndoye, deux joueurs offensifs sur lesquels la Suisse pourra compter à l'avenir et qui ont prouvé leur valeur.

Dan Ndoye a déboulé dans le grand monde à pleine vitesse.
Photo: Icon Sport via Getty Images

Et pour les autres secteurs? «Je ne suis pas inquiet. Nos M21 sont forts, deux d'entre eux étaient à l'Euro et ont joué, Leonidas Stergiou et Fabian Rieder. Et Murat a fait tout juste en en convoquant plusieurs au pré-camp à Saint-Gall. L'avenir se prépare», a enchaîné Pierluigi Tami. 

La population suisse invitée à 17h à Zurich ce dimanche

Pour l'heure, avant de penser à demain, le moment est venu de dire au revoir à l'Allemagne et à cet Euro 2024. Après un dernier repas en commun, à 13h, la délégation helvétique se dirigera vers Zurich, où la population suisse pourra l'accueillir à 17h, à côté de la gare centrale, très précisément à la place de l'Europe (Europa-Platz).

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