Surprise, Erich Burgener ne se doute pas pourquoi on l'appelle cette semaine. «Non, franchement, je ne vois pas.» L'Angleterre en 1981, non? «Ouh, c'était il y a longtemps. Les souvenirs sont un peu flous... Je me rappelle de Kevin Keegan, ça oui.» Et du fait que la Suisse n'ait plus jamais battu la Nati depuis? «Non, sérieusement? Ils n'ont pas gagné une fois à Wembley?» Non. Depuis ce 30 mai 1981, le bilan suisse est de trois nuls et onze défaites. Erich Burgener est bien le dernier gardien de la Nati à avoir battu l'Angleterre.
Le Haut-Valaisan de 73 ans, qui avait donc pile 30 ans cette année-là, se rappelle que battre l'Angleterre avait été considéré comme un exploit. «Ce genre de grandes équipes, on les battait en amical, jamais en compétition. Or là, c'était un match important». De qualification pour la Coupe du monde 1982 précisément, quelque part au milieu du grand désert helvétique (aucun grand tournoi entre 1966 et 1994).
Erich Burgener contre Ray Clemence, joli duel
«Rappelez-moi un peu qui il y avait en face... Ah oui, le gardien Ray Clemence. Pas mal!», se remémore Erich Burgener. Les Anglais alignaient également Trevor Francis, Bryan Robson, Ray Wilkins et avaient marqué par Terry McDermott en fin de match. «J'avais quand même pris un goal, ouais. Je m'en rappelle de ça.»
Les Suisses, eux, avaient marqué par Alfred Scheiwiler et Claudio Sulser et comptaient dans leurs rangs des footballeurs de bon niveau comme Umberto Barberis et Rudi Elsener.
Et alors, 43 ans plus tard, Erich Burgener pense-t-il la Suisse de Murat Yakin capable de battre ces Anglais? La réponse est un grand oui. «Je les sens bien. Franchement, je suis optimiste. J'ai vu les matches des Anglais, il va falloir qu'ils s'habillent chaudement s'ils ne veulent pas se faire enrhumer samedi soir! La Suisse a un bel esprit, la confiance. Oui, ils sont prêts à gagner. Franchement, c'est le bon moment pour battre à nouveau ces Anglais.»
Yann Sommer ou Gregor Kobel? Il n'y a pas de débat possible
Allez, une dernière question concernant la hiérarchie actuelle des gardiens en équipe de Suisse. Qui est le meilleur entre Yann Sommer et Gregor Kobel? Y a-t-il débat? «Je ne comprends même pas comment on peut poser cette question. C'est vraiment un truc de journalistes pour remplir des lignes avec rien. Sommer, il a été champion avec son club les deux dernières années, non?» Oui. Avec le Bayern et avec l'Inter.
«Voilà. Et avec la Nati, il fait toujours ses matches. Je n'enlève rien aux qualités de Gregor Kobel, c'est un bon gardien, pas de souci. Mais le débat, on pourra le faire si Yann Sommer se rate deux ou trois matches de suite, ce qui n'est pas le cas jusqu'à présent. Alors, il n'y a pas de débat. C'est le numéro 1, punkt.» Compris!