Willy Sagnol a gagné la Champions League et a été vice-champion du monde, mais un après-midi comme celui qu'il a vécu mardi à Dortmund restera longtemps dans sa mémoire. «L'atmosphère était spéciale, c'est sûr! Pour moi, le match collait bien avec l'ambiance. Je ne sais pas si c'est l'un qui a créé l'autre ou plutôt le contraire, mais le fait est qu'ils allaient bien ensemble», a réagi le sélectionneur de la Géorgie après la défaite face à la Turquie (3-1).
«Je dois dire que c'était un moment magnifique à vivre. Ça me coûte un peu de le dire en tant qu'ancien joueur du Bayern, mais ce stade de Dortmund est un endroit exceptionnel pour jouer au football, l'un des plus beaux théâtres pour magnifier une rencontre», a encore ajouté le Français, cinq fois champion d'Allemagne.
Il n'a pas aimé que l'hymne géorgien soit sifflé
La ferveur turque a-t-elle eu un impact sur ses joueurs en début de match, tant ils semblaient tétanisés et ont été étouffés par la furia de la sélection de Vincenzo Montella? «Peut-être. C'était nouveau pour beaucoup d'entre eux. Les Turcs ont été excellents en tribunes, mais je regrette, et je le dis clairement, qu'une partie du public ait sifflé notre hymne. Cela ne donne pas une image du football turc. Heureusement, après, tout s'est bien passé et les deux équipes ont livré un beau spectacle.»
Des regrets? Aucun
La Géorgie, vaillante, aurait largement pu égaliser en fin de rencontre grâce à deux occasions énormes dans les arrêts de jeu. De quoi engendrer une certaine frustration, car prendre un point aurait été largement possible. «Frustration, oui et non. On n'est jamais heureux de perdre. Mais pour mon équipe et pour moi, le plus important était ailleurs: on voulait donner une belle image du football géorgien et je crois qu'on a très bien réussi à le faire. Oui, nous avons eu beaucoup d'occasions, probablement autant que la Turquie sur l'ensemble du match, mais nous n'avons pas de regrets. Vous ne pouvez pas en avoir quand vous avez tout donné. Je ne veux pas dire que nous sommes des perdants heureux, mais nous sommes fiers de ce que nous avons montré.»
Alors que la Géorgie poussait pour égaliser, le gardien Giorgi Mamardashvili est monté dans les derniers instants et la Turquie a pu inscrire le 3-1 dans la cage vide. «Pour nous, perdre 2-1 ou 3-1, c'est la même chose. On voulait égaliser, on l'aurait mérité», a expliqué Willy Sagnol, lequel a préféré insister sur le premier but de l'histoire de la Géorgie dans un Euro, celui du 1-1 inscrit par Georges Mikautadze. «Je suis heureux pour lui, c'est un moment fort dans la carrière d'un joueur.»
Surtout, le sélectionneur français de la Géorgie avait envie de prendre un peu de hauteur sur l'événement ce mardi. «On doit toujours voir plus loin. Cet Euro doit être une étape supplémentaire pour le football géorgien, lequel a déjà connu de grands développements ces derniers mois. La Fédération s'est structurée, a posé des fondations pour le football des enfants, afin que chacun puisse jouer au football, où qu'il se trouve dans le pays. Cet Euro est une récompense et il doit permettre d'avancer encore. C'est plus important pour moi que le résultat brut d'un match.»
Vivement samedi et le match contre la Tchéquie
Avec ce que sa sélection a montré ce mardi, l'objectif de sortir des poules ne paraît pas irréaliste, même si battre la Tchéquie ou le Portugal ne sera pas simple. «On peut avoir ce but. Mais de nouveau, le plus important est de réaliser de belles performances pour continuer à construire le football dans ce pays. Je me réjouis du match de samedi contre la Tchéquie, on va essayer de reproduire le même style de performance. Cette compétition doit aider la Fédération à être plus forte», a-t-il encore ajouté.