En attendant de voir ce dont Cristiano Ronaldo est encore capable sur la grande scène internationale, ce mardi face à la Tchéquie, un autre ambassadeur du championnat d'Arabie saoudite a démontré qu'il était possible d'aller jouer dans le désert sans s'y enterrer: N'Golo Kanté.
L'infatigable milieu de terrain de 33 ans était partout face à l'Autriche ce lundi à Düsseldorf, allant même jusqu'à dégoûter du pressing les joueurs de Ralf Rangnick, véritable apôtre de ce style de jeu. Les Rouge ont cherché à presser haut durant la majeure partie du match, comme ils aiment le faire, mais la facilité technique des défenseurs centraux français, mais aussi et surtout d'Adrien Rabiot et N'Golo Kanté à mi-terrain, a mis à mal cette stratégie aussi louable qu'audacieuse.
Oui, on peut jouer en Arabie saoudite et être compétitif
C'est bien simple, «NG» s'est amusé de toutes les difficultés ce lundi et a donné mille fois raison à son sélectionneur Didier Deschamps, lequel avait surpris tout le monde en le convoquant pour cet Euro malgré sa signature en Arabie saoudite, dans un championnat de troisième catégorie pour l'instant. Et non seulement il l'a sélectionné pour cet Euro, mais il l'a immédiatement remis à «sa» place, au coeur du jeu. Ce lundi, c'est comme s'il n'était jamais parti.
Dans le sillage de l'ancien milieu de terrain de Chelsea, dont le nom a été chanté à juste titre par les fans des Bleus à la 85e après un nouveau retour défensif de grande qualité alors que l'Autriche poussait pour égaliser, la France a arraché un succès 1-0 pour son entrée dans la compétition. Une victoire poussive, même si les Bleus ont eu des occasions en deuxième période. Bien plus qu'en première.
Cette victoire n'a cependant pas été acquise de manière souveraine pour les Français, qui n'auraient jamais mérité d'arriver en tête à la pause. Si Antoine Griezmann, le vrai capitaine de cette équipe sans porter le brassard, et ses coéquipiers ont réussi à mener d'une longueur après les quarante-cinq premières minutes, c'est uniquement en raison d'un triple coup du sort.
Un triple coup du sort en faveur des Bleus
Dans l'ordre: une occasion immense à la 36e pour Christoph Baumgartner, lequel s'est retrouvé seul face à Mike Maignan comme il l'avait été à Saint-Gall face à Yann Sommer quelques jours plus tôt lors du 1-1 entre Suisses et Autrichiens. Mais cette fois, «Bäumi» n'a pas effectué le bon geste. Ou, vu d'une autre manière, le gardien a cette fois remporté son duel.
Le deuxième coup du destin: l'arbitre espagnol Jesus Gil Manzano, de loin le moins bon des vingt-trois acteurs sur le terrain en ce lundi soir à Düsseldorf, n'a de manière très étonnante pas accordé aux Autrichiens le corner qu'ils avaient mérité sur ce coup.
Et, dans la continuité de l'action ou presque, survenait le troisième rebondissement: Kylian Mbappé pouvait déborder et centrer au hasard. Kevin Danso faisait mine d'intervenir et perturbait son coéquipier Maximilian Wöber, lequel envoyait le ballon dans propre but sans pression française! 1-0 pour les Bleus à la 38e, sans avoir rien fait pour le mériter.
La deuxième période a été mieux maîtrisée par les joueurs de Didier Deschamps, lesquels ont augmenté leur niveau de jeu et auraient pu alors doubler la mise sans que ce soit un scandale. Ils n'ont cependant pas su le faire et sont restés sous la menace de Marko Arnautovic, entré en jeu à une demi-heure de la fin, et des Autrichiens. Mais ceux-ci n'ont pas su trouver la faille et n'ont rien fait de spécial non plus pour aller égaliser. Au final, les Français ont même géré leur avance plutôt sereinement, sans être géniaux, mais en étant solides. En étant une équipe dirigée par Didier Deschamps, en somme...
La suite du programme verra les Bleus affronter les Pays-Bas vendredi, puis la Pologne mardi. Programme exactement inverse pour les Autrichiens, bien sûr.