Meyrin, Bulle, Stade-Lausanne-Ouchy et Delémont: le parcours de Servette dans cette Coupe de Suisse ressemblait surtout au Tour de Romandie jusqu'ici. La première «étape alémanique» a été cell de la plus grande joie: la qualification pour la finale, obtenue grâce à un but de Timothé Cognat à la 88e ce dimanche à la Schützenwiese de Winterthour.
Magnifiquement servi par Keigo Tsunemoto, après un débordement du Japonais sur le flanc droit, le milieu de terrain français a parfaitement réussi sa reprise, trompant le portier Marvin Keller et offrant au Servette FC l'occasion de frapper un grand coup le 2 juin au Wankdorf face au FC Lugano. La question de savoir qui sera favori sera tranchée d'ici-là, au vu de la forme des deux équipes. Aujourd'hui, les Tessinois auraient une longueur d'avance dans les pronostics. Mais dans un mois?
Pour cette demi-finale, René Weiler avait décidé de reconduire son «expérimentation» de Grasshopper, à savoir placer Dylan Bronn devant la défense afin de rendre son équipe plus imperméable aux contres qui ont pourri son printemps dernièrement. Servette s’alignait donc en 4-1-4-1, avec son défenseur central tunisien en position de milieu défensif, tandis que Miroslav Stevanovic et Timothé Cognat évoluaient en soutien de Takuma Nishimura. Dereck Kutesa (à gauche) et Bendeguz Bolla (à droite), eux, occupaient les flancs.
Winterthour a extrêmement bien débuté la partie, se créant plusieurs occasions d’inquiéter Jérémy Frick, une nouvelle fois préféré à Joël Mall, comme René Weiler l’avait annoncé après le succès face à Grasshopper. Servette est petit à petit revenu dans la partie, dans une ambiance fort sympathique, et aurait pu ouvrir le score si le coup de tête de Takuma Nishimura avait été à peine mieux cadré.
De la tension dans chaque duel
Sinon? De la tension, des duels disputés et des équipes qui tentaient d'attaquer en prenant le moins de risques possible, ce qui est aussi contradictoire à l'écrit que dans les faits. Jamais cette demi-finale n'a vraiment décollé pour ce qui est du spectacle et de l'allant offensif, mais l'intérêt, réel, résidait dans chaque prise de balle, chaque contrôle, chaque duel. Aucun des vingt-deux acteurs, auxquels on peut allègrement rajouter le quatuor arbitral, ne voulait effectuer la moindre erreur, laquelle aurait été, sans doute, celle qui allait tout changer.
René Weiler, sentant son équipe bien en place, attendait la 67e pour effectuer son premier changement, proposant à Micha Stevanovic de glisser sur le couloir droit. Enzo Crivelli, le nouvel entrant, s'installait en pointe, Takuma Nishimura descendant d'un cran, en soutien de l'avant-centre français.
Un envahissement du terrain qui se voulait festif, mais qui aurait pu mal tourner
Alors que les deux équipes s'acheminaient prudemment vers des prolongations qui s'annonçaient irrespirables, le débordement de Keigo Tsunemoto est venu faire exploser de joie le kop grenat, juste derrière le but de Marvin Keller. Winterthour tentait alors le tout pour le tout dans les arrêts de jeu, sans inquiéter le moins du monde la très sereine défense servettienne.
L'après-match a elle été ternie par un envahissement de terrain, qui se voulait d'abord festif de la part des supporters grenat, mais failli déborder puisque des supporters du FC Winterthour se sont approchés, toujours sur le terrain, et que des affrontements ont eu lieu, heureusement vite jugulés. Un supporter sorti du parcage grenat a cependant eu la mauvaise idée de jeter un engin pyrotechnique dans une tribune latérale, ce qui était une idée largement regrettable. Les joueurs du Servette FC, Jérémy Frick en tête, ont demandé à leurs supporters de retourner dans leur parcage, d'où ils n'auraient pas dû sortir, et sont allés faire la fête avec eux sous le regard intransigeant des forces des l'ordre. Servette est en finale!