Nias Hefti ne peut pas s'empêcher d'avoir un petit sourire lorsqu'on évoque avec lui la question de la stabilité de la défense sédunoise, dont les quatre membres (Joël Schmied, Reto Ziegler, Numa Lavanchy et lui) ont joué le... 100% des minutes depuis le début de la saison, championnat et Coupe de Suisse confondus!
En neuf rencontres, les quatre hommes (810 minutes chacun) ne sont pas sortis du terrain une seule seconde et cette donnée est forcément nouvelle dans un club, Sion, où l'instabilité est d'habitude une valeur de base.
«Nous nous entraînons bien, nous avons bien débuté la saison et nous nous comprenons bien», détaille le latéral gauche, auteur d'un début d'exercice très convaincant en rouge et blanc, lui qui est arrivé cet été à Tourbillon. La clé du succès réside notamment dans la complémentarité des quatre hommes, avec une charnière solide et orientée sur la défense, et des latéraux qui aiment apporter le surnombre offensivement.
De l'allant offensif, mais pas encore de centre décisif
«C'est vrai que Numa et moi aimons aller de l'avant, mais nous essayons de trouver un équilibre», enchaîne Nias Hefti, qui a marqué le seul but de la victoire 1-0 face ä Bellinzone lors de la deuxième journée. Mais, léger paradoxe et axe d'amélioration réel, aucun des deux latéraux n'a pour l'heure délivré de passe décisive. Ce n'est pas faute d'avoir essayé et d'avoir multiplié les centres pourtant.
«Le constat est juste, on centre beaucoup et on n'a pas marqué encore sur cette phase de jeu. Il n'y a pas de miracle, il faut continuer à s'entraîner, à travailler dur, à gagner des automatismes et ça va venir. Pour le centreur, il faut effectuer le bon geste au bon moment. Pour l'attaquant, il faut faire la bonne course. Et il faut que les deux se fassent dans le même timing...», explique le latéral gauche.
Parmi les raisons qui font que cette défense à quatre s'entend aussi bien et que Didier Tholot ne la touche jamais, même en cours de match, la maîtrise de l'allemand est une explication naturelle et logique. Et tout à fait valable, à en croire Nias Hefti. «C'est sûr que c'est une explication! L'intégration est facilitée, la communication aussi. Avec Reto, à côté de moi, je parle en allemand. Lui aussi avec Joël. Et Joël et Numa parlent également, c'est plus efficace», dévoile-t-il. Numa Lavanchy maîtrise en effet très bien l'allemand après ses années à Grasshopper et même Timothy Fayulu, derrière, s'y est mis lors de son séjour à Winterhour.
Dejan Sorgic est un peu isolé sur le plan linguistique en pointe
Le FC Sion possède ainsi une défense 100% stable et à consonance alémanique, ce qui pourrait expliquer, au moins en partie, sa fiabilité et sa solidité cette saison.
Dejan Sorgic, en pointe, est sans doute un peu jaloux, lui qui évolue un peu plus haut dans le terrain et se retrouve donc isolé linguistiquement avec Ilyas Chouaref et Théo Bouchlarhem à côté de lui. Si l'avant-centre cherche à améliorer la communication avec ses coéquipiers, il lui sera sans doute d'ailleurs plus simple et efficace de se mettre au français que d'attendre que ses deux camarades maîtrisent l'allemand...
Au-delà de la blague, l'avantage de bien se comprendre est une réalité, mais Dejan Sorgic, avec trois buts marqués lors de ces deux derniers matches, semble avoir lancé sa saison, ce qui est forcément une bonne nouvelle pour Sion.
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Ce lundi, donc, trois jours après le nul à Schaffhouse, voilà le FC Sion de retour sur le terrain, face à ce FC Thoune leader du championnat, un point devant lui.
Un premier tournant de la saison? «Un match important, en tout cas! Je les connais bien, j'ai joué presque quatre ans là-bas», rappelle Nias Hefti, qui espère voir un bon match, entre deux équipes joueuses. «Ils ont une bonne équipe avec des joueurs expérimentés et habitués à la Super League, mais nous aussi! On doit avoir confiance en nous et montrer dès le début que l'on veut gagner cette rencontre.»
Thoune, une équipe joueuse
Sera-ce un avantage pour Sion de se retrouver face à une équipe joueuse, plutôt que face à un bloc bas comme Bellinzone ou Baden? «Ce sera sans doute plus agréable, car Thoune est une équipe offensive, qui aime jouer vite dans la profondeur, mais dans le fond cela importe peu. Nous devons aussi trouver des solutions contre des équipes qui défendent bas», répond Nias Hefti.
Didier Tholot a lui prévenu ses joueurs dès la fin du match à Schaffhouse vendredi: il leur faudra être bien meilleurs pour espérer battre Thoune ce lundi soir à Tourbillon (20h15).
Ce match un lundi soir, une première cette saison, attirera-t-il le public valaisan et, surtout, permettra-t-il au FC Sion de renverser le leader et de rester invaincu toutes compétitions confondues? Réponse ce soir!
Équipe | J. | DB. | PT. | ||
---|---|---|---|---|---|
1 | FC Thoune | 14 | 14 | 28 | |
2 | Etoile Carouge FC | 14 | 6 | 26 | |
3 | Neuchatel Xamax FCS | 14 | -3 | 22 | |
4 | FC Aarau | 14 | 5 | 21 | |
5 | FC Vaduz | 14 | -2 | 20 | |
6 | FC Wil | 14 | 4 | 18 | |
7 | FC Stade-Lausanne-Ouchy | 14 | 6 | 16 | |
8 | AC Bellinzone | 14 | -7 | 16 | |
9 | FC Schaffhouse | 14 | -5 | 15 | |
10 | FC Stade Nyonnais | 14 | -18 | 10 |