On avait quitté Sarah Atcho à la mi-janvier de cette année. La sprinteuse vaudoise nous expliquait souffrir d’une inflammation cardiaque après son «booster» Covid. Son témoignage, repris par certaines personnes coronasceptiques, avait fait bondir la Lausannoise. Dans un entretien avec Blick, elle s’était élevée contre cela. «Je n’ai rien à voir avec les antivax», clamait-elle. Six semaines plus tard, Sarah Atcho est de retour aux affaires. Interview.
Sarah, comment allez-vous?
Ça va un peu mieux. J’ai pu recommencer à courir mais j’ai encore des «séquelles» de cette péricardite. C’est un peu frustrant car officiellement je peux recourir mais j’ai toujours cette peur que ça revienne et que mon cœur lâche au milieu de l’entraînement. Mais comme je ne sais pas comment gérer ces symptômes – je ne sais pas quand ils sont trop forts – c’est assez compliqué. Ce n’est pas comme quand un muscle se déchire et que tu sens tout de suite lorsque ça te fait mal.
Vous avez repris l’entraînement. Pouvez-vous désormais courir à 100% de vos capacités?
Oui, oui. Mes entraînements sont axés sur la vitesse. Mais tout ce qui est longue course – qui demande le plus d’activité de la part de mon cœur – c’est un peu plus compliqué. C’est ça que j’aimerais entraîner, avoir plus de résistance. Hier (ndlr: jeudi), on a fait un entraînement de la sorte mais j’ai mis 30 minutes à me relever après. Ça me prend beaucoup d’énergie.
Vous avez quand même adapté vos séances d’entraînement?
On a adapté les deux premières semaines pour faire une transition et ne pas y aller trop brusquement. À partir de maintenant, je ne veux plus adapter car mon but est de courir vite. Donc si j’adapte tous mes entraînements en fonction de mon cœur, je n’atteindrai pas le niveau que je vise. Je cherche donc la limite à chaque séance et on essaie de regarder comment ça va, jour après jour.
La reprise n’est pas trop difficile, après plus de six semaines de pause?
Honnêtement, ça va mieux que ce que je pensais. Si on demande à une athlète d’arrêter un mois et demi, c’est ultra-frustrant pour elle. Ça me faisait peur car je pensais que j’allais tout perdre. Quand je fais une pause de 3-4 semaines après la saison, je sais que l’état dans lequel je reviens n’est pas le meilleur. Étonnamment, dans cette situation, on a réussi à bien travailler et faire les choses correctement, pour que je ne perde pas trop.
Vous vous êtes quand même entraînée un peu durant cette période?
Apparemment, la musculation n’était pas la meilleure idée donc je n’en ai pas fait. On a plutôt fait des sauts et des exercices dynamiques, qui m’ont permis de garder ce côté explosif.
Combien faut-il de temps avant de retrouver une Sarah Atcho à 100%?
Je pense qu’il me faut bien deux-trois mois pour revenir à mon meilleur niveau. Lorsque j’ai eu la péricardite, je n’étais pas au top de ma forme, car on était en préparation. Pour remonter à ce que je considère être un bon niveau, il faut du temps.
La semaine passée ont eu lieu les championnats suisses à Macolin. Êtes-vous allée encourager vos amis?
Non. Je voulais y aller mais j’ai préféré prendre un week-end pour moi. J’ai quand même regardé toutes les courses en live.
Quels sont vos objectifs pour cette saison?
On a une saison assez chargée avec les championnats du monde et d’Europe et je compte bien participer aux deux. Mais la concurrence cette année est assez folle. Je trouve ça cool qu’il y ait un tel niveau car je fonctionne assez bien avec la pression. Et elle est à son comble actuellement.
On imagine que dans votre tête, vous pensez également à Paris 2024…
Ah oui, bien sûr! Ce qu'il est important de se dire, c’est qu’on prend 2022 et 2023 comme base de préparation pour prendre la température, voir ce qui fonctionne. Et en 2024, il n’y aura pas de place à l’erreur, c’est clair et net!