Les 24H du Mans dans le viseur
Karen Gaillard et Grégory de Sybourg: deux caractères, une même détermination

Tous deux ont pour ambition de disputer les 24 Heures du Mans, leur prochain grand objectif. Karen Gaillard et Grégory de Sybourg ont cependant chacun une personnalité bien affirmée qui leur est propre. Rencontre au siège du groupe DIMAB, leur partenaire.
Publié: 15:44 heures
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Dernière mise à jour: 15:51 heures
Karen Gaillard et Grégory de Sybourg ne sont plus équipiers, mais sont toujours soutenus par le groupe DIMAB, ici dans le showroom de Rossens spécialement aménagé pour leur présentation de saison jeudi dernier.
Photo: DR
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Tim GuilleminResponsable du pôle Sport

Jean-Bernard Menoud se rappelle encore le jour, pas si lointain, où il a vu Karen Gaillard débarquer dans son bureau. Solide gaillard, le directeur général du groupe DIMAB a commencé par se dire que des gamines comme elle, il en avait vu passer plusieurs. «Elle était assise devant moi et essayait de me convaincre de la sponsoriser. Je me suis dit que j'allais faire un petit effort, mais sans forcément plus», a-t-il raconté devant plus de 200 invitées et invités, jeudi soir dans le showroom de son magnifique garage BMW et MINI de Rossens, sous le regard de la principale intéressée, très attentive.

Pas convaincu, de prime abord, le chef d'entreprise a complètement changé d'avis après quelques minutes lors du rendez-vous. «J'ai vu qu'elle avait tout un tas de feuilles A4 devant elle. Je lui ai demandé ce qu'elles représentaient. Elle m'a répondu que c'était la liste de toutes les entreprises qu'elle allait visiter pour obtenir 100, 200 ou 300 francs. Là, j'ai commencé à comprendre que la jeune fille qui se trouvait face à moi avait quelque chose en plus par rapport aux autres.» En un mot comme en mille: de la détermination.

Son métier d'infirmière entre parenthèses

En entendant ces mots, Karen Gaillard, désormais âgée de 23 ans, sourit. Un peu plus tard dans la soirée, elle revient, pour Blick, sur cette période, pas vraiment terminée d'ailleurs, où elle devait se battre pour chaque franc afin de financer sa dévorante et coûteuse passion: le sport automobile. «Je ne saurais même pas dire combien d'entreprises j'ai visité... Plusieurs centaines, c'est sûr», répond-elle, alors qu'elle a rangé (pour l'instant?) sa blouse dans une armoire après avoir suivi une formation d'infirmière. Cette jeune femme sait ce qu'elle veut et elle est prête à tout sacrifier pour y arriver: pouvoir vivre un jour de son talent et devenir pilote professionnelle.

Photo: DR

Jeudi, à Rossens, plus de 200 personnes avaient donc répondu à l'appel du groupe DIMAB pour une soirée de présentation de la nouvelle saison des deux pilotes sponsorisés par le groupe: Karein Gaillard, donc, et Grégory de Sybourg (21 ans). Deux talents du sport automobile fribourgeois et deux promesses d'avenir, qui ont de multiples points communs, mais aussi des caractères bien différents. Autant Karen Gaillard, originaire de Pont-la-Ville (Gruyère), est fonceuse et extravertie, autant Grégory de Sybourg est réservé, ce qui ne veut de loin pas dire qu'il manque d'ambition ou de caractère.

Le jeune Fribourgeois poursuit son rêve, partagé par Jean-Bernard Menoud: prendre le départ des mythiques 24 Heures du Mans, la course phare du monde automobile. Et cet objectif, qui n'a plus rien d'un rêve d'adolescent, n'a jamais été aussi proche de se concrétiser, puisqu'il évoluera cette année au volant d'une Ligier LMP3 du Team Bretton Racing au sein du championnat Michelin Le Mans Cup.

Le Mans, soixante ans après Jo Siffert

Cette compétition est un tremplin obligatoire pour les jeunes pilotes, qui comprend notamment un événement-phare, le 12 juin, nommé Road to Le Mans. Deux courses de 55 minutes chacune seront courues en ouverture des «vraies» 24 Heures du Mans 2025 sur le mythique circuit de la Sarthe. Grégory de Sybourg, petit-fils de la légende Jo Siffert, y fera donc ses débuts dans trois mois. «Le joli clin d'oeil, c'est que je vais découvrir ce circuit soixante ans pile après mon grand-papa, qui était lui au volant d'une Maserati», a expliqué le pilote aux invités du garage DIMAB, avant que tout ce petit monde se retrouve autour d'une raclette préparée par des spécialistes fort sympathiques venus tout droit du Valais pour l'occasion.

Photo: ADRIEN PERRITAZ

Pour cette soirée spéciale, Karen Gaillard, elle, arrivait tout droit de Barcelone où elle venait d'effectuer une série d'essais. Elle aussi vise une participation au Mans dans les prochaines années et a eu droit à un très joli avant-goût avec sa première participation, au début de l'année, aux non moins mythiques 24 Heures de Daytona. La jeune Gruérienne y a non seulement pris le départ, mais aussi brillé, avec une huitième place finale pour son équipe, les Iron Dames, un équipage 100% féminin qu'elle intégrait pour la première fois. «C'était une expérience exceptionnelle, j'étais tellement heureuse. On s'est même battues jusqu'au bout pour une place plus haut au classement, la fin de course était très tendue», a-t-elle expliqué devant un public conquis et attentif. Cette année, elle courra notamment en Porsche Carrera Cup France, une compétition qui peut aussi lui servir de tremplin, elle qui vient, joli honneur, de faire la couverture de l'Automobile club de Suisse. 

Un soutien qui compte énormément

Pour elle, comme pour Grégory de Sybourg, la route est encore longue et les obstacles nombreux. Mais quoi qu'il arrive, ils se rappelleront que c'est chez eux, dans leur canton de Fribourg, que tout a commencé grâce au soutien de plusieurs entrepreneurs et privés, qui forment chacune et chacun une petite part de leur réussite. 

«Vous ne vous imaginez pas à quel point nous sommes reconnaissants de votre support», a assuré Grégory de Sybourg, tandis que Karen Gaillard a avoué que, depuis Daytona, elle avait ressenti le soutien à distance. «De savoir qu'un écran géant avait été installé ici à Rossens et que vous étiez avec moi, je vous garantis que cela donne une force incroyable», a-t-elle appuyé, elle aussi reconnaissante et tournée vers une année 2025 qu'elle espère la plus riche possible en émotions.

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