S’il voyait le verre à moitié plein, Thomas Lüthi dirait que cela ne peut que s’améliorer! A 34 ans, le pilote bernois veut (et doit) oublier une première moitié de saison ratée. Après la longue pause estivale, il pointe au 29e rang du championnat du monde. Au moment de se rendre en Autriche pour la reprise, il disputera deux courses en huit jours. L’occasion de se remettre en selle… ou de couler.
Avec ses 4 points au classement général, Lüthi est à 180 points du leader Moto2 Remy Gardner. Avant le break, il avait réalisé la meilleure course de l’année avec une prometteuse 14e place sur la piste mythique d’Assen. Sur le Red Bull Ring, «Tom» aura à cœur de prouver qu’Assen était le début d’un retour au premier plan. «J’ai de bons souvenirs sur cette piste, remarque-t-il. J’espère que ce sera un pas en avant. J’ai la conviction que c’est possible».
La menace de la retraite
L’Emmentalois sait qu’il doit revenir dans le Top 10 en deuxième partie de saison. Son chef d’équipe Edu Perales de l’écurie SAG avait d’ailleurs parlé de l’avenir de son pilote avec Blick lors du Grand Prix d’Assen. «Tom a également un contrat avec nous pour la saison 2022», avait-il convenu avant de préciser: «Mais rien n’est certain dans le championnat du monde moto! On verra».
Cette phrase est-elle annonciatrice d’une possible séparation anticipée à la fin de l’année 2021? Cela n’a rien d’incongru. Le plus grand pilote suisse de sa génération va-t-il mettre la flèche à gauche de manière peu glorieuse avec une résiliation de contrat anticipée? Après 19 saisons au plus haut niveau et 65 podiums, il mérite un dernier tour de piste digne de ce nom.
Lucide, Lüthi est conscient de sa situation. Contacté par Blick, il précise: «Je ressens cette pression de la part de l’équipe, des sponsors, mais aussi de moi-même depuis un certain temps. Il ne fait aucun doute que ce sera difficile au vu des résultats obtenus jusqu’à présent. Je n’ai pas à me cacher.»
Quelques jours de vacances.
Lee champion du monde 125cc en 2005 se bat actuellement pour conserver son guidon en Moto2. Bien que les vacances d’été aient été les plus longues depuis des années (cinq semaines), le Bernois n’a pris que quelques jours de vacances afin de faire du kitesurf. Au lieu des plages, il a travaillé à Majorque dans un camp de moto: «C’était intéressant, apprécie-t-il. J’ai appris à connaître de nouvelles idées en matière de technique de pilotage».
Après cela, Thomas Lüthi a aussi travaillé sur sa condition physique en Suisse et a effectué diverses apparitions lors de manifestations. Travailler au lieu de prendre des vacances, c’est ainsi qu’il veut parvenir à sortir de la crise: «Il faut continuer, travailler et se battre», annonce-t-il. Est-ce que cela sera suffisant pour rester en Championnat du monde? Premiers éléments de réponse ce week-end en Autriche.