Quoi de mieux que l'Avenue des Champs-Élysées pour entrer dans l'histoire? Les 154 coureuses du «Tour de France Femmes» s'élancent dimanche en début d'après-midi de Paris. Cette première édition, dirigée par l'ancienne coureuse et consultante TV Marion Rousse, marque le retour de la Grande boucle au féminin qui avait existé entre 1984 et 1989.
Huit étapes sont au programme, jusqu'à l'arrivée dimanche prochain à la vertigineuse Super Planche des Belles Filles. Une montée finale que le Tour masculin a aussi emprunté en première semaine de son édition 2022.
La Suisse, puissance 5
La délégation suisse comptera cinq représentantes. Marlen Reusser en sera la cheffe de file. La course bernoise, qui appartient à l'armada néerlandaise de SD Worx, avait remporté la médaille d'argent du contre-la-montre des Jeux olympiques de Tokyo. La Genevoise Elise Chabbey de l'équipe Canyon-SRAM Racing, très en vue sur le Giro, aura aussi des ambitions.
Une équipe à pavillon suisse sera même au départ. La Roland Cogeas Edelweiss Squad alignent deux compatriotes avec Petra Stiasny et Caroline Baur. Enfin, Noémi Rüegg portera les couleurs de la Jumbo Visma qui a brillé sur le Tour masculin avec le futur vainqueur Jonas Vingegaard et Wout Van Aert.
Van Vleuten, la grimpeuse à battre
Annoncée comme l'immense favorite du Tour de France femmes, au départ de Paris dimanche, la Néerlandaise Annemiek van Vleuten aura pour principales concurrentes l'équipe FDJ-Suez de Cecilie Uttrup Ludwig et Marta Cavalli, ainsi que la formation SD Worx de Demi Vollering et Ashleigh Moolman.
À près de 40 ans – dans moins de trois mois –, Annemiek van Vleuten est dans la forme de sa vie. En témoigne son sacre en début de mois dans l'autre grande course à étapes du calendrier féminin, le Giro, qu'elle a remporté pour la troisième fois (2018, 2019 et 2022).
Depuis la retraite de sa grande rivale, sa compatriote Anna van der Breggen, à l'issue de la saison dernière, à seulement 31 ans, la championne du monde 2019 est presque sans rivale quand la route s'élève.
En neuf courses disputées cette année, la grimpeuse de Movistar ne s'est classée que deux fois au-delà de la deuxième place et a également accroché de nouveau Liège-Bastogne-Liège à son palmarès.
SD Worx, Vollering et le surnombre
La formation néerlandaise SD Worx de la Suissesse Marlen Reusser peut jouer le surnombre face à van Vleuten. L'an passé, l'équipe avait signé un triplé dans le Giro. Si Anna van der Breggen (première) a remisé le vélo pour une voiture de directeur sportif, la Néerlandaise Demi Vollering (troisième) et la Sud-Africaine Ashleigh Moolman (deuxième) seront deux rivales sérieuses.
Vollering, âgée de 25 ans, a fait l'impasse sur le Giro cette année pour se concentrer sur le Tour de France, «la meilleure façon de se présenter dans la meilleure forme» au départ de la Grande boucle. Avant d'entrer en phase de préparation, elle a remporté au printemps le très accidenté Tour du Pays basque devant Cavalli (troisième). Habituée des podiums du Giro (deuxième en 2018 et 2021), Moolman, 36 ans, s'est pour l'instant contentée de places d'honneurs cette année.
Une équipe touchée par le drame
Le duo pourra compter sur un soutien de poids avec la championne du monde 2017, Chantal van den Broek-Blaak pour les épauler, et aura un supplément d'âme avec le drame ayant touché l'équipe en décembre, la chute de la Néerlandaise Amy Pieters lors d'un stage. Plongée trois mois dans le coma et touchée par des lésions cérébrales graves, la multiple championne du monde de course à l'américaine (sur piste) doit, à 31 ans, tout réapprendre, notamment à parler.
Seront à surveiller aussi l'Espagnole Mavi Garcia (UAE-ADQ) et l'Italienne Elisa Longo Borghini (Trek-Segafredo) qui ont une carte à jouer au classement général.
(Blick avec AFP)