«Je recherche d'autres choses»
Marlen Reusser, la championne qui ne voulait pas (vraiment) gagner

Quatorze courses, aucune victoire. Qu'importe pour la cycliste Marlen Reusser, qui voit l'essentiel ailleurs. La médaillée olympique bernoise aime sa nouvelle vie, qu'elle raconte à Blick.
Publié: 16.05.2022 à 16:35 heures
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Dernière mise à jour: 16.05.2022 à 16:50 heures
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Grâce à sa médaille d'argent olympique, la cycliste professionnelle Marlen Reusser est devenue une star.
Photo: keystone-sda.ch
Mathias Germann

Quand on parle avec Marlen Reusser, la discussion n’est jamais superficielle et ennuyeuse. La Bernoise de 30 ans s’intéresse à tout, absorbe les informations et les opinions comme une éponge, pèse le pour et le contre et tire ses propres conclusions. Sans être péremptoire. Même quand on lui demande si elle a une mentalité de gagnante en course: «Je ne sais pas. C’est une discussion que je dois avoir avec moi-même.»

«Je ne suis pas acharnée»

Après quatorze courses cette saison, Marlen Reusser n’a toujours pas remporté de victoire. Rageant tant la Suissesse avait connu une dernière saison fructueuse. Elle avait décroché six succès, dont le titre de championne d’Europe. Elle avait aussi obtenu la médaille d’argent aux JO et aux Championnats du monde eden contre-la-montre. À cette belle récolte, s’ajoute encore une deuxième place au classement général du Tour d'Espagne. Preuve qu’elle est définitivement entrée dans le cercle des meilleures. Même si la confirmation se fait encore attendre.

La frustration n’est pas pour autant présente chez cette médecin de formation, qui n’évolue sur le circuit cycliste professionnel que depuis trois ans. Au contraire, pour la recrue de la formation SD Worx: «C’est la première fois que je fais partie d’une grande équipe qui fête de nombreux succès. Et cela me plaît beaucoup, tout est super bien organisé, tout en restant décontracté. J’apprends beaucoup ici – c’était justement mon grand objectif lorsque j’ai signé. Ça fonctionne!»

En fait, Marlen Reusser ne fait pas du tout une mauvaise saison. À plusieurs reprises, elle a joué un rôle décisif pour permettre à ses coéquipières de gagner des courses. Par exemple lors du Tour des Flandres, où elle a ouvert la voie à la victoire de la Belge Lotte Kopecky en attaquant. La Bernoise a finalement terminé cinquième, se sacrifiant pour sa collègue. «Je ne m’acharne pas pour gagner, j’arrive à être très contente pour les autres. Peut-être que c’est une mauvaise chose. Mais je me sens bien. Le processus, l’entraînement, l’aspect technique du vélo, la vie de groupe, cette vie me convient bien.»

Reusser serait numéro 1 ailleurs

Marlen Reusser aurait pu même espérer s’imposer sur les courses printanières. «Je fais partie des coureuses de l’équipe qui sont presque toujours protégées. J’ai donc le droit de jouer mes cartes. Mais je ne définis pas le succès uniquement en fonction du classement final», explique-t-elle. Pour l’ancienne présidente des Jeunes Verts, les victoires sont belles, mais ce ne sont pas le plus important. «Si je gagne, c’est d’autant plus cool. Mais je ne sais pas encore avec quelle intransigeance je veux rechercher ces succès», dit-elle.

Rien que le choix de sa nouvelle équipe est le meilleur exemple de son raisonnement. Marlen Reusser aurait pu être la numéro 1 indiscutable dans d’autres formations: «Il y avait beaucoup d’équipes dans lesquelles j’aurais été la seule leader. J’ai délibérément choisi autre chose, car je veux regarder et apprendre.»

La saison ne fait que commencer et la suite du programme devrait être favorable à Marlen Reusser. La Bernoise attend avec impatience les courses par étapes et les contre-la-montre. Peut-être que, d’ici là, elle aura les dernières réponses à ses questions.

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