Hasard du calendrier, nous «fêtons» actuellement les 3 ans du fameux «trou de Tolochenaz», qui avait considérablement perturbé la ligne Genève-Lausanne et provoqué des incidences sur l’ensemble du réseau suisse du rail. Autre hasard du calendrier, les CFF annoncent que le trafic ferroviaire sera interrompu du vendredi 22 novembre en début de soirée au lundi 25 novembre tôt, soit précisément le week-end du 24 novembre, date de la votation sur l’aménagement des routes nationales. Et ce sur l’axe Nyon-Genève!
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Route et rail sont complémentaires
Que nous enseignent ces deux événements? Que la route et le rail sont complémentaires et doivent être tous deux développés afin d’offrir une interopérabilité vertueuse sur l’un des axes les plus chargés de Suisse. La saturation est l’apanage de tous nos modes de transport. Un exemple: si, ne serait-ce que 15% des automobilistes venaient à prendre le train, il faudrait doubler les capacités ferroviaires de notre pays.
C’est bien dommage que ce référendum et ses thuriféraires tentent de rouvrir un conflit rail-route que l’on pensait enterré depuis que deux fonds distincts financent clairement l’un et l’autre. La pensée magique des opposants n’y changera rien, l’argent de ces transformations – autofinancé par les usagers de la route et qui ne coûtera donc rien à la collectivité -, ne partira pas dans une autre poche en cas de refus. Pire, ils seront utilisés pour d’autres régions plutôt que l’arc lémanique. Rien n’ira au train qui, par ailleurs, fait l’objet de financements actuellement 4 à 5 fois supérieurs à la route, ce que personne ne remet en cause. Autre marotte: le fait que cela ne ferait qu’attirer des voitures sur l’autoroute. Évidemment! C’est d’ailleurs l’objectif: attirer les voitures du réseau secondaire pour désengorger les villages alentours.
Des spécialistes «hors selle»
Depuis, la prise de parole de 300 spécialistes cherche à remettre en question cette dépense, nous faisant croire qu’agrandir quelques tronçons, dont celui entre Nyon et le Vengeron, aux mêmes dimensions depuis… 1964, serait disproportionné. Soudain, 300 personnes qui circulent à vélo pèsent davantage que les milliers de conducteurs coincés quotidiennement dans les bouchons aux heures de pointe. Des conducteurs que les opposants rangent au rayon des aficionados de la bagnole. Comme si cela était un simple plaisir alors que la grande majorité de ces personnes n’ont pas accès direct à des transports publics, doivent se rendre dans leurs villes de professions ou amener leurs enfants à la crèche loin de leur domicile.
Cet axe a aujourd’hui clairement un goût de bouchon pour les conducteurs et les pensées magiques n’y changeront rien. L’argent est là, il ne reste plus qu’à l’investir.