Nous comptons sur la police, mais peut-elle compter sur nous?
L’une des principales tâches de l’Etat consiste à assurer la sécurité des personnes et des biens. Dans une démocratie comme la nôtre, cette mission essentielle est confiée à la police.
Les femmes et les hommes qui servent au sein de nos différents corps affrontent la délinquance, parfois au péril de leur vie, pour nous préserver de la crapule. Quelles que soient les circonstances, ils restent fidèles à leur devise «protéger et servir». Leur travail est chaque jour plus difficile, à mesure que la violence monte alors que l’âge des auteurs baisse.
De grandes attentes mais un faible soutien
Nous attendons beaucoup de ces êtres humains qui acceptent de servir de boucliers en faveur de leurs semblables. Nous pouvons compter sur eux, ils répondent présents à chaque fois que le besoin se fait sentir.
Malheureusement, l’inverse n’est pas vrai. Régulièrement confrontés à des situations délicates, voire dangereuses, les policiers sont volontiers trainés devant les tribunaux lorsqu’une intervention tourne au vinaigre. Pour eux, c’est la présomption de culpabilité. Le doute s’installe, ils ont sûrement eu la main lourde, ils auraient pu faire autrement, ils auraient dû user du verbe plutôt que du geste. En bref, ils ont fait faux.
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La machine judiciaire broie ces policiers qui nous défendent
Nos villes n’en peuvent plus du trafic de drogues. Il faut rétablir la sécurité dans les rues. C’est à la police qu’il appartient de le faire. Hélas, arrêter un dealer est rarement chose facile. Il faut le plus souvent user de la force légitime, celle que l’Etat délègue aux femmes et aux hommes qui portent l’uniforme ou l’insigne.
C’est à ce moment que la police fait face à l’aporie implacable dans laquelle nous la plongeons. Les intervenants peuvent accomplir leur mission et user de la force lorsqu’elle est nécessaire. Dans ce cas, ils encourent les foudres de la justice. Ils peuvent également se contenter de regarder ailleurs, ce qui leur vaut de rentrer à l’heure sans dommages et sans risque de faire l’objet d’une enquête pénale.
Dans la mesure où les trafiquants sont le plus souvent libérés avant-même la rédaction d’un rapport d’arrestation, on imagine volontiers qu’au fil du temps, les policiers soient nombreux à se préserver plutôt qu’à se mettre en danger au profit d’une société qui les laisse tomber aux premiers nuages.
Prendre soin de ceux qui nous protègent
Il faut le dire! Si nous voulons rétablir la sécurité, il faut commencer par assurer la force publique de notre soutien. Ainsi, à Genève, l’UDC a déposé une initiative visant à protéger cette police qui nous protège.
Le texte a connu des bonheurs divers au fil de la procédure. D’aucuns ont vu dans cette initiative un blanc-seing permettant aux flics de cogner sur tout ce qui bouge. Il n’en est rien, bien sûr. Le principe consiste à montrer aux intervenants que nous les appuyons dans leur travail.
Privilégier les criminels plutôt que la police?
Comme on pouvait s’y attendre, l’Association des juristes progressistes s’oppose au texte qui entraînerait «des problèmes d’application en raison des violations de droit international qu’elle comporte».
Ces avocats craignent sans doute de manquer de causes à plaider si la société devait accorder un véritable soutien à celles et ceux qui luttent contre leur clientèle. Qu’ils se rassurent, la crapule est loin d’être en voie de disparition, bien au contraire comme on peut le voir dans nos rues.
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La protection de la police, expression de notre gratitude
En cas d’acceptation de l’initiative, l’engagement d’une procédure pénale contre la police nécessitera l’aval du Grand Conseil, instance exerçant la haute surveillance de l’administration.
Cette condition laissera aux représentants de la population le soin de déterminer si la police a fait ce qu’on attend d’elle ou si au contraire elle a dépassé ses prérogatives. Car il n’est plus tolérable de voir nos anges gardiens trainés au tribunal pour avoir fait leur job, nous protéger du crime.