La Ville d'Yverdon-les-Bains (VD) tente d'endiguer le deal de rue. La Municipalité ferme avec effet immédiat la Kipole, structure dédiée aux marginaux et devenue ingérable à cause du trafic de drogue. «Ces dernières semaines, ses activités ont été gravement perturbées par l'extension du deal de rue», reconnaît vendredi la Muncipalité dans un communiqué. La Kipole, située au coeur d'Yverdon dans l'ancien kiosque de la Place d'Armes, avait été ouverte en mai 2023 à titre expérimental.
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Elle visait à assurer «un meilleur suivi social des personnes en situation de marginalité», rappellent les autorités yverdonnoises. Pour la remplacer, et comme cela était le cas avant son ouverture, «les travailleuses et travailleurs sociaux de proximité se déploieront dans les rues pour aller au contact des personnes précaires et leur venir en aide», poursuit le communiqué.
L'accès à l'ancien kiosque de la Place d’Armes, notamment à ses toilettes, est désormais condamné. Seul l'accès aux toilettes pour les personnes à mobilité réduite (qui disposent de la clé appropriée) est maintenu, précise la Municipalité.
Pétition vaudoise
Toujours en vue de lutter «contre les fléaux que constituent le deal de rue et la toxicomanie», la cité thermale indique aussi qu'elle renforce la sécurité autour de Zone bleue, structure d'accueil dédiée aux toxicomanes. Sans donner de chiffres, elle ajoute qu'elle va déployer au centre-ville «le maximum possible de forces» de la police du Nord vaudois.
Alors que la tension grimpe depuis plusieurs semaines, la Municipalité met en garde contre les «solutions extrémistes et populistes» face au deal de rue. Elle tient notamment à rappeler que «l'usage de la force est une compétence régalienne qui ne peut être déléguée à des milices privées ou citoyennes».
Dans le canton de Vaud, Yverdon mais aussi Lausanne ou Vevey sont particulièrement touchées par le deal de rue. La problématique a souvent fait la une des médias, notamment depuis le lancement mi-août d'une «pétition citoyenne» demandant au Conseil d'Etat d'en faire davantage. Intitulé «Le deal de rue, ça suffit! Tolérance zéro!», le texte avait réuni 1730 signatures vendredi matin.