Etudiante enterrée au bois de Boulogne
Le suspect d'un meurtre à Paris a été interpellé à Genève

Un homme de 22 ans, soupçonné d'avoir tué une étudiante de l'université de Paris-Dauphine, a été arrêté à Genève. Le corps de la victime, née en 2004, a été retrouvé enterré dans le bois de Boulogne à Paris.
Publié: 24.09.2024 à 20:24 heures
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Dernière mise à jour: 24.09.2024 à 22:19 heures
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AFP Agence France-Presse

Trois jours après la découverte du corps d'une étudiante enterrée dans le bois de Boulogne à Paris, un suspect de 22 ans, condamné par le passé pour viol et sous le coup d'une OQTF, a été interpellé mardi à Genève. Cet homme est âgé de 22 ans et de nationalité marocaine, a précisé à l'AFP une source proche du dossier, confirmant une information d'Actu 17.

Le parquet de Paris a confirmé à l'AFP qu'un suspect avait été «identifié et interpellé ce jour dans le canton de Genève». «Une demande d'extradition va être adressée aux autorités suisses», a-t-il ajouté. La police genevoise n'avait pas encore répondu dans la soirée aux sollicitations de l'AFP.

Arrêté pour viol en 2019

Selon le parquet, le suspect, «en situation irrégulière sur le territoire français, a été condamné en octobre 2021, pour des faits de viol commis en 2019 (alors qu'il était mineur)». Il avait été «libéré, en fin de peine, au mois de juin 2024».

La victime, prénommée Philippine et âgée de 19 ans, était étudiante à l'université de Paris-Dauphine. Son corps avait été retrouvé enterré dans le bois de Boulogne, situé dans l'ouest parisien, lors d'une battue samedi après-midi. C'est sa famille qui avait signalé sa disparition. L'étudiante avait été vue pour la dernière fois vendredi à l'heure du déjeuner, à l'université.

Ce mardi en fin de journée, seuls quelques joggeurs ou cyclistes se trouvaient sur les lieux, à 500 mètres de l'université de Paris Dauphine, après un pont qui enjambe le périphérique, a constaté une journaliste de l'AFP. Annie*, qui vit à proximité, est venue voir l'endroit où le corps de Philippine a été découvert. «Ca fait un moment que je n'étais pas venue par ici, et là je voulais voir où ça c'était passé. Mais il ne faut surtout pas venir seule ici», lance-t-elle.

Vu avec une pioche

Selon une source policière, des témoins avaient raconté avoir vu un homme muni d'une pioche dans le secteur. L'enquête, ouverte pour homicide volontaire, a été confiée à la brigade criminelle de la police judiciaire de Paris. Selon la source proche du dossier, le suspect était sorti de détention le 20 juin et avait été placé en centre de rétention administrative (CRA) à Metz.

Le 3 septembre dernier, un juge des libertés et de la détention avait validé sa sortie du centre de rétention. Une mesure assortie d'une obligation de pointer. Le 4 septembre, le Maroc avait fait «parvenir l'autorisation d'expulsion» aux autorités françaises, selon cette source. La veille du meurtre, le 19 septembre, le suspect avait été inscrit au fichier des personnes recherchées, parce qu'il ne respectait pas son obligation de pointer, toujours selon cette source.

L'extrême droite en colère

L'extrême droite est immédiatement montée au créneau. «La vie de Philippine lui a été volée par un migrant marocain sous le coup d'une OQTF», a ainsi réagi sur X le président du Rassemblement national, Jordan Bardella. «Il est temps que ce gouvernement agisse: nos compatriotes sont en colère et ne vont pas se payer de mots», a-t-il ajouté.

Le taux d'exécution des mesures d'éloignement (OQTF) de la France est le plus bas de l'Union Européenne: autour de 7% contre près de 30% au niveau de l'UE. «Trop d'OQTF sont prises par les autorités: on observe une multiplication des mesures d'éloignement à l'encontre de personnes dont on sait dès le départ qu'elles ne peuvent pas faire l'objet d'un retour vers un pays d'origine ou de transit», selon Marie-Laure Basilien-Gainche, professeure de droit public à l'université Lyon III.

*prénom modifié

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