La faute à la guerre au Proche-Orient. La faute à l’inflation. La faute à la pression migratoire. La faute aux méchants partis bourgeois qui n’ont pas voulu de leurs solutions. Bref, la faute aux autres.
Au moment d’analyser la terrible casquette qu’ils se sont prise ce dimanche 22 octobre, soit un passage en dessous du seuil symbolique de 10%, les représentants des Vert-e-s n’ont qu’un seul et unique réflexe: pointer du doigt.
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À entendre Balthasar Glättli, président des Vert-e-s, Lisa Mazzone, conseillère aux Etats genevoise stupéfiante d’aveuglement ou encore l’indécrottable écolo-intello Daniel Brélaz, on se serait cru au repas du dimanche avec une équipe de gamins qui se liguent pour éviter toute remise en question.
Il y a pourtant matière. Impossible, en effet, d’expliquer une claque pareille par la seule altérité, alors que nous sortons d’un été brûlant et que le climat est dans le trio de tête des préoccupations de la population depuis des années, mobilisant à large échelle dans les manifestations.
Des Vert-e-s plus crédibles
La réalité que les écologistes ne veulent pas voir, c’est que les Suissesses et les Suisses ont bel et bien peur de la catastrophe climatique qu’ils voient clairement venir, mais qu’ils n’estiment pas les Vert-e-s assez crédibles pour la contrer.
C’est bien sûr difficile à avaler, mais autant se munir rapidement d’un verre d’eau pour faire passer la pilule. Si les Vert-e-s entendent remonter la pente dans quatre ans, il leur faudra miser sur les points suivants:
- Sortir de la peur pour délivrer un message positif autour du climat. Les Vert-e-s n’ont de cesse de critiquer l’Union démocratique du centre (UDC) pour sa manière anxiogène de faire de la politique. Ils feraient bien d’en prendre eux-mêmes de la graine et changer de narratif.
- Limiter les combats et surtout les communiquer plus clairement. Qui trop embrasse mal étreint. Les Vert-e-s vont devoir clarifier leurs priorités, qui sont aujourd’hui au nombre de 30 (!) et apprendre à mieux les vulgariser pour les rendre audibles.
- Changer d’équipe. Face à une telle débandade, un sérieux coup de sac s’impose au sein des organes dirigeants. Impossible de remonter la pente avec la team qui a perdu. Il ne suffit plus de dire qu’on était vert avant tout le monde.
- Mieux promouvoir les jeunes et les femmes. C’est là que se trouve le réservoir perdu, si l’on se réfère aux baromètres électoraux.
Avant toute chose, les Vert-e-s vont devoir changer d’attitude rapidement pour regagner la crédibilité qu’ils ont perdue ces quatre dernières années. Des Vert-e-s porteurs de projets réalistes, bien définis et communiqués avec clarté — donc crédibles, les Suissesses et les Suisses n’attendent que ça. Mieux: ils en ont besoin.