Ça ne passe pas. Le discret soutien financier du Lausanne Hockey Club (LHC) au Parti libéral-radical (PLR) de Prilly (VD) pour sa campagne lors des élections communales de 2021 fait polémique. L’information dévoilée par «Le Temps» la semaine dernière a déjà fait couler beaucoup d’encre depuis. Et elle aura des répercussions politiques, a appris Blick.
Le conseiller communal (législatif) lausannois socialiste Louis Dana interviendra en plénum le 8 novembre prochain. L’élu, membre de la commission de gestion de l’organe délibérant, ne décolère pas. Pour lui, le don du club sportif est loin d’être un geste anodin.
«C’est un symbole catastrophique, tonne Louis Dana. Certes, sur le fond, les 5000 francs lâchés par le LHC au PLR ne permettent pas de changer le sens d’une campagne. Mais cela doit interpeller.» Les raisons avancées par le socialiste? Alain Gilliéron, municipal libéral-radical à Prilly, est vice-président du Centre sportif de Malley SA, dont le LHC est locataire. Et même si l’édile nie tout conflit d’intérêts dans les colonnes de «24 heures», ce lien est jugé «intriguant» par le conseiller communal lausannois.
Quid de l'argent public?
En outre, le club de hockey a fait son don à la section locale des libéraux-radicaux tout en recevant des aides des villes de Lausanne et de Prilly. «La question de l’utilisation de l’argent public se pose, enchaîne Louis Dana. D’autant plus dans une période où il est parfois difficile de faire comprendre à certains contribuables pourquoi la collectivité octroie de l’argent au sport spectacle. J’y suis personnellement très favorable — payer pour le sport d’élite a un effet de ruissellement sur tout le sport en général — mais le geste du LHC ne facilite pas ce discours.»
Reste un point central pour l’élu du parti à la rose. «Le LHC porte le nom de la Ville de Lausanne! Même si c’est une entreprise privée, ce club appartient à tout le monde et pas qu’au PLR de Prilly. Le CEO du LHC, Chris Wolf, parle d’une 'démarche citoyenne' pour justifier ce versement. C’est faux: c’est une démarche partisane, la nuance est importante! De fait, l’institution s’intègre au jeu politique alors qu’elle devrait impérativement rester en dehors.»
Louis Dana, qui voit dans cette affaire «un nouveau plaidoyer pour la transparence des financements des partis», poussera donc pour que la Municipalité de la capitale vaudoise «demande des comptes à Alain Gilliéron et manifeste sa mauvaise humeur». «J’interrogerai aussi l’Exécutif pour savoir si d’autres cas de dons faits par des clubs sportifs à des partis politiques existent. J’espère sincèrement que non.»