Un choix surprenant
À vendre: un jet du Conseil fédéral. État: presque neuf!

Après une série de pannes, le Conseil fédéral veut se séparer d'un de ses trois appareils. Pourtant, il ne s'agit pas de celui qui a connu des avaries, mais d'un engin qui n'a que trois ans. Motif: personne ne veut voler avec...
Publié: 16.02.2022 à 21:22 heures
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L'été dernier, le président de la Confédération d'alors, Guy Parmelin, est tombé en rade avec un jet du Conseil fédéral.
Photo: Philippe Rossier
Daniel Ballmer

Le Falcon du Conseil fédéral a déjà défrayé la chronique en raison de ses pannes multiples. L'été dernier, le jet, qui transportait le président d'alors, Guy Parmelin, avait dû faire demi-tour alors qu'il se rendait au Japon. La cause: des problèmes de moteur!

Fin novembre, c'était au tour du ministre des Affaires étrangères, Ignazio Cassis, de rester en rade. Un rendez-vous important avec son homologue chinois, Wang Yi, avait été annulé. Enfin, la conseillère fédérale Simonetta Sommaruga n'avait pas pu rentrer en Suisse depuis Londres comme prévu. Panne de... moteur, encore.

En décembre dernier, le Conseil fédéral refusait de confirmer ou d'infirmer une enquête de Blick selon laquelle il réfléchissait à l'achat d'un nouvel avion. Il adopte à présent un autre ton: il veut bien se débarrasser d'un jet. Mais surprise: il ne s'agit pas du jet aux pannes chroniques.

Personne ne veut voler avec le Pilatus

À l'heure actuelle, les sept sages ont trois avions différents à leur disposition. Celui qu'il aimerait vendre, c'est le PC-24 de Pilatus, livré en 2019. «Comparé aux autres jets officiels, cet appareil est quelque peu malaimé par le Conseil fédéral et les départements», explique la porte-parole du Département de la défense (DDPS), Carolina Bohren. Le jet est par ailleurs presque neuf et en bon état, de sorte que la Confédération espère en obtenir un bon prix.

Parallèlement, le Conseil fédéral a chargé le DDPS d'examiner ce qu'il adviendrait des deux autres jets du Conseil fédéral: un Citation Excel 560XL de Cessna et un Falcon 900EX de Dassault. Ce dernier avait été cédé à la Suisse en 2012 par le prince monégasque Albert II pour 35 millions de francs. Il s'agit du seul jet capable de parcourir de longues distances.

«Les différents incidents techniques survenus ces derniers temps n'ont pas été à l'origine de ces décisions», assure la porte-parole du DDPS, Carolina Bohren. La flotte actuelle limiterait en partie la flexibilité et la liberté d'action pour les engagements. D'ici la fin de l'année, le DDPS doit donc revoir ses comptes et présenter une proposition concrète au Conseil fédéral.

Un avion pour les rapatriements

Et ce n'est pas tout. Parallèlement, le Conseil fédéral cherche de nouvelles possibilités pour un avion de transport. À plusieurs reprises, la Suisse a dû faire appel à l'aide d'autres États. Par exemple l'été dernier, lorsqu'elle a tenté fébrilement d'évacuer des personnes d'Afghanistan, repris par les talibans. Dès que les vols de sauvetage ont cessé de faire la une des journaux, l'intérêt du Parlement s'est éteint.

Le Conseil fédéral ne souhaite pas acheter son propre avion de transport. Mais il veut renforcer la collaboration avec d'autres États afin de disposer d'une solution sécurisée en cas d'urgence. À cet effet, le Conseil fédéral a chargé le DDPS d'entamer des discussions de coopération.

(Adaptation par Jocelyn Daloz)


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