Dernier épisode en date: une centaine d’activistes climatiques ont bloqué l’aéroport de Genève mardi matin. Le trafic aérien a dû être interrompu. Le Ministère public genevois a prononcé des condamnations à des amendes avec sursis et les participants ont tous été libérés.
L’incident précédant avait déjà défrayé la chronique: alors que les embouteillages de Pâques s'allongeaient déjà sur plus de 15 kilomètres, sept activistes climatiques se sont collés sur l’autoroute devant le tunnel du Gothard. Ce dernier a été fermé pendant plus d’une heure dans les deux sens de circulation. Après avoir été interrogés au poste de police, les activistes ont été relâchés.
Des actes «criminels»?
Blocages de routes, dommages matériels et actions choc très fréquentes: les activistes climatiques veulent se faire remarquer pour attirer l’attention sur les dangers croissants du réchauffement climatique. Pour ce faire, tous les moyens sont bons.
Le président du PLR, Thierry Burkart, n’approuve pas leur démarche. Et celui qui est aussi avocat et président de l’Association suisse des transports routiers (Astag) ne le cache pas: il souhaiterait que la justice suisse s’en prenne plus durement aux activistes climatiques, «car ils agissent tout simplement de manière criminelle», écrit-il sur Twitter. Il estime que les actions des activistes sont punissables selon l’article 181 du Code pénal sur la contrainte.
Dans son tweet, Thierry Burkart fait référence à l’Allemagne, où les autorités sont désormais beaucoup plus sévères envers les activistes climatiques. Mercredi, la police a mené une rafle de grande ampleur contre l’association Letzte Generation. Des appartements ont été perquisitionnés, un site web a été bloqué et deux comptes en banque ont été saisis. Les enquêteurs prennent le dossier très au sérieux: l’Office central bavarois de lutte contre l’extrémisme et le terrorisme est le chef de file de la procédure.
«Tous égaux devant la loi»
Le tweet de Thierry Burkart a déclenché de vives discussions sur le réseau social. Pour beaucoup d’internautes, ses reproches vont trop loin. Ce qui n’a pas manqué de faire réagir l’élu PLR. «Les blocages de routes ne sont pas des farces de jeunes, mais des délits criminels, souligne-t-il au téléphone, contacté par Blick. Ils doivent donc être poursuivis comme tels. Tous sont égaux devant la loi dans notre pays.»
Il ne juge pas qu’une action politique est nécessaire. La loi correspondante existe déjà. En effet, les activistes qui se collent sur les routes peuvent déjà être condamnés selon l’article mentionné. Dans le pire des cas, ils risquent même des peines de prison… en théorie du moins. Dans la pratique, les obstacles sont nombreux. Jusqu’à présent, les activistes ont surtout encaissé de petites amendes.