Selon un ex-conseiller national PS
«10% de la population suisse est allergique à la 5G»

L'ancien conseiller national Thomas Hardegger (PS) se bat contre les antennes de téléphonie mobile. Selon lui, un Suisse sur dix serait affecté par leur rayonnement.
Publié: 26.08.2022 à 17:56 heures
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Dernière mise à jour: 26.08.2022 à 18:30 heures
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L'ancien conseiller national Thomas Hardegger se bat contre les antennes de téléphonie mobile.
Photo: zVg
Fabian Vogt

Thomas Hardegger, ancien élu PS, rit lorsqu’on lui parle du scoop de Blick sur Alain Berset. «Il aurait pu me faire signe à l’époque et m’indiquer qu’il pensait la même chose», plaisante l’ancien conseiller national. En 2018, alors qu’Alain Berset faisait interdire une antenne de téléphonie mobile devant sa maison, Thomas Hardegger s’engageait également contre la construction d’antennes de télécommunications. Avec d’autres politiciens et citoyens, il se bat depuis des années pour que des règles plus strictes en la matière soient instaurées. Il a désormais lancé l’initiative Saferphone.

L’argument principal des initiants repose sur le principe de précaution, ancré dans la loi sur la protection de l’environnement: «On ne peut construire que ce qui est sans aucun doute inoffensif pour la population, explique Thomas Hardegger. Jusqu’à présent, il n’y a aucune preuve de l’innocuité de ces ondes, de sorte que la mise à niveau des antennes serait fatale pour les nombreuses personnes électrosensibles de notre pays.»

«10% de personnes en Suisse sont allergiques à la 5G»

Le politicien socialiste est particulièrement agacé par le comportement des opérateurs de télécommunications – c'est-à-dire Swisscom, Sunrise et Salt. Ceux-ci tenteraient constamment d’assouplir les valeurs limites, selon lui. «Mais tant que les conséquences du rayonnement de la téléphonie mobile ne sont pas clairement connues, un assouplissement selon le bon vouloir des fournisseurs ne devrait pas être envisagé.»

Avec l’avènement de la 5G, il faudra construire plus d’antennes qu’actuellement. La technologie est certes plus performante, mais sa portée est moindre. «Il s’agit d’une transmission de données plus ciblée et plus courte, mais aussi à une intensité beaucoup plus élevée», ajoute Thomas Hardegger.

Cela serait particulièrement problématique pour les «quelque 10% de personnes en Suisse dont il est prouvé qu’elles sont allergiques aux rayonnements», avance le politicien. L’apparition de symptômes liés aux ondes de la 5G chez un pourcentage de la population suisse n’a pas été prouvée, faute d’études.

Plus de câbles, moins de rayonnement

Thomas Hardegger propose de miser davantage sur la fibre optique: «C’est suffisamment performant pour répondre aux nouveaux besoins, mais ne provoque pas de problème au niveau du rayonnement.» Les fournisseurs d’accès le sauraient, mais ils «préfèrent installer des antennes, car cela leur permet de gagner de l’argent plus rapidement», estime l’ex-conseiller national.

L’ancien élu PS demande à la Confédération de lancer une campagne de prévention pour expliquer les risques liés au rayonnement de la téléphonie mobile. «En particulier sur le danger que représente le fait d’avoir son téléphone portable à l’oreille», souligne Thomas Hardegger.

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