Balthasar Glättli a eu le travail le plus difficile. Lorsqu'il a été élu président du parti à l'été 2020, les Vert-e-s se trouvaient au zénith. Maintenir le parti à cette altitude spectaculaire était la «mission impossible» de Glättli — on sait désormais qu'il n'a pas réussi.
L'automne dernier, les Vert-e-s ont perdu des plumes lors des élections fédérales et leur part électorale a chuté de 3,4 points pour passer sous la barre des 10%. Une véritable débâcle.
A savoir sur le sujet
Selon ses propres dires, quelques semaines après cette cuisante déception, il est le visage de cette défaite. Balthasar Glättli a annoncé qu'il démissionnerait de son poste de chef de parti au printemps prochain. L'écrivain irlandais Samuel Beckett est le mieux placé pour dire que la défaite peut aussi avoir un côté positif: «Essayer à nouveau. Échouer à nouveau. Échouer encore mieux.» Celui qui n'a rien à perdre ne peut que gagner. Pour la future présidente ou le futur président des Vert-e-s, c'est une excellente situation de départ. L'intérêt pour le poste vacant est d'autant plus grand.
«Je ressens une certaine obligation envers mon parti»
La conseillère nationale bernoise Aline Trede a de très bonnes chances de succéder à Balthasar Glättli. Jusqu'à présent, elle n'avait pas fait part de son intention de quitter son poste de cheffe du groupe parlementaire des Vert-e-s. «Je réfléchis à une candidature», a-t-elle déclaré dans les colonnes du SonntagsBlick. La force d'Aline Trede? Elle sent la base. Alors que Balthasar Glättli est considéré comme un stratège intellectuel, la Bernoise parvient à enthousiasmer les gens dans la rue. Elle pourrait ramener à bord les jeunes qui se sont détournés des Vert-e-s après les votations climatiques, déçus.
La politicienne de 40 ans aime être avec les gens, elle veut savoir comment ils vont. Cette affection est réciproque depuis des semaines, Aline Trede reçoit des mails et des appels téléphoniques d'amies et d'amis du parti qui la motivent à se présenter à la présidence du parti. «Je ressens une certaine obligation envers mon parti», dit la conseillère nationale. Elle estime que le moment est bien choisi et que la tâche est incomparablement plus gratifiante que celle que son collègue future ex-président de parti avait dû relever à l'époque.
À ce jour, aucune lettre de candidature n'est parvenue au secrétariat général des Vert-e-s. La date limite est fixée à la première semaine de février. Aline Trede n'est pas la seule à se triturer les méninges pendant les fêtes. Selon les dernières rumeurs, Lisa Mazzone n'exclut pas un come-back. Après que la Genevoise a manqué sa réélection au Conseil des États à la surprise générale, l'espoir des Vert-e-s a annoncé son retrait de la politique. Depuis, la rancœur de Lisa Mazzone s'est quelque peu apaisée et elle envisage sérieusement de se présenter.
Elle préfère faire le tour du pays
La Tessinoise Greta Gysin, la Zurichoise Marionna Schlatter, la Bâloise Florence Brenzikofer, ou la Saint-Galloise Franziska Ryser nourrissent également des ambitions. Pour les Vert-e-s, il est clair qu'une femme doit succéder à Balthasar Glättli — ou un binôme mixte. Lorsqu'on s'interroge sur d'éventuelles candidatures masculines, le nom de Gerhard Andrey, candidat malheureux au Conseil fédéral, revient souvent. «Ce sont en effet des réflexions que je me fais», déclare le conseiller national fribourgeois au SonntagsBlick. Il communiquera en temps voulu au cours de la nouvelle année.
Aline Trede espère qu'il y aura un grand nombre de candidats et une vraie compétition. Il y a malheureusement chez les Vert-e-s cette tendance amicale à laisser la place aux autres. La mère de deux enfants se réjouit de la fin de la période de réflexion et préfère sillonner le pays. Dès le premier week-end de janvier, elle rendra visite aux partis cantonaux d'Uri et de Bâle-Campagne. Une semaine plus tard, Soleure et Lucerne sont au programme.
Se préparer à la présidence du parti? Peut-être même en duo de choc avec Lisa Mazzone? Les candidats devront bientôt jouer carte sur table, la commission d'examen est prête. Le passage de témoin aura lieu lors de l'assemblée des délégués du 6 avril. Dans un premier temps, elle est simplement contente que la politique reprenne, dit Aline Trede. «Car je n'aime pas le calme.»