Le 18 janvier dernier, le club genevois AMR, pour Association pour l'encouragement de la musique improvisée, à organisé une soirée en «mixité choisie». Les hommes hétérosexuels cisgenre, soit ceux nés avec des attributs masculins et s'identifiant comme des hommes, n'étaient pas invités. La soirée visait à réunir des personnes discriminées pour improviser du jazz.
L'Union démocratique du centre (UDC) souhaite interdire ces événements. Le président des Jeunes UDC de Genève s'explique au micro de la RTS. Selon son groupe, les hommes hétéro et cisgenre représentent «la majorité de la population masculine».
Possible plainte pour discrimination
Comme l'AMR est une association subventionnée, les impôts de ces derniers contribuent à son financement. Les priver de ces soirées d'impro jazz reviendrait à «désavouer leurs contributions», estime Jason Détraz, qui ajoute que le concept «va vraiment à l'encontre de l'égalité de chacun».
La RTS indique que personne, dans l'entourage du président des Jeunes UDC, n'a exprimé d'intérêt à se rendre à la soirée. Il s'oppose cependant au manque de cohérence des associations qui prônent l'égalité. L'UDC réfléchit ainsi au meilleur moyen de restreindre ces événements. Le parti bourgeois imagine soit une motion au Grand Conseil, soit une plainte pénale pour discrimination, basée sur l'orientation sexuelle.
Passer une soirée ensemble
Le président de l'AMR, Maurizio Bionda, répond à la RTS, expliquant que le but d'un tel soir était justement de promouvoir l'égalité dans un milieu très masculin. L'association aimerait ouvrir le dialogue avec l'UDC.
La soirée a été organisée à la demande de certaines musiciennes, qui voulaient passer une soirée ensemble et s'épanouir. Elle a, en outre, été ajoutée à la programmation: aucun concert n'a été supprimé pour lui faire de la place.