Lorsque la pandémie s'est déclarée, le ministre de la Santé Alain Berset avait comparé la crise du coronavirus à un marathon. Mais il avoue aujourd'hui ne pas avoir réalisé à quel point il serait long: le Conseiller fédéral «n'aurait pas pensé» que la crise durerait jusqu'à la fin de 2021, révèle-t-il dans une interview accordée aux journaux Tamedia au sujet de la crise du Covid-19. Ce qui ne lui fait pas perdre son optimisme, puis qu'il se dit toujours «confiant en l'idée qu'elle se terminera bientôt, mais il faudra plus d'engagement».
Dans cet entretien, il a également confié ses impressions sur la campagne vaccinale. Il se dit satisfait du taux de vaccination, mais reste convaincu que la saison froide pourrait rendre la situation à nouveau «difficile». Ce nouvel obstacle ne nécessitera cependant pas de demander aux plus jeunes de procéder à une dose de rappel, car leur couverture vaccinale n'a pas diminué jusqu'à présent. En outre, il affirme que la part de personnes vaccinées dans les hôpitaux ne doit pas faire baisser notre confiance en le vaccin. Comme un plus grand nombre de personnes dispose d'une couverture vaccinale complète, il est normal le pourcentage de personnes vaccinées augmente également.
Le ministre de la Santé va même plus loin: si la protection vaccinale reste élevée, le Conseil fédéral envisagerait de prolonger le certificat Covid, par exemple de 12 à 18 mois. Cette décision n'est cependant pas encore prise: les premiers certificats n'expireront qu'en janvier. Il reste donc suffisamment de temps pour prendre une décision sur la base de nouveaux faits et preuves scientifique. Alain Berset souligne en outre que le gouvernement ne maintiendra en aucun cas le certificat obligatoire plus longtemps que nécessaire. «C'est pourquoi il est capital que davantage de personnes se fassent vacciner.»
Espoir d'un retour à une culture du débat
La Suisse est loin de la situation dans laquelle elle se trouvait il y a dix mois, lorsque les restaurants, les cinémas, les théâtres et presque tout les établissements publics à l'exception des épiceries étaient fermés. C'est pourquoi il y aura probablement d'autres facilités prochainement, comme un nouveau certificat pour les personnes disposant d'un test sérologique positif. Alain Berset ne souhaite pas encore se prononcer sur la question de savoir si le certificat obligatoire doit continuer à s'appliquer partout et assure que le gouvernement prendra une décision à ce sujet à la mi-novembre.
Enfin, le Conseiller fédéral refuse de céder à la panique que les coronasceptiques tentent de répandre. Il ne faut pas surestimer le nombre de sceptiques et d'opposants aux mesures, martèle-t-il. Il raconte qu'il se trouve «souvent sur la route et en contact avec de nombreuses personnes. Je sens un grand soutien pour le Conseil fédéral et le Parlement. Ce soutien n'est pas aussi bruyant que les manifestations, mais il est très large.» Le Fribourgeois affirme que la Suisse a toujours eu le sens des débats difficiles, mais justes. Aujourd'hui, le gouvernement est souvent exposé aux menaces et à la haine: «J'ai l'impression que la décence a été partiellement oubliée durant cette crise. Mais ce que je dis ne concerne qu'une petite minorité de la population. C'est ce qui me fait penser qu'à un moment donné, nous reviendrons à une culture de débat.»