Outre-Altantique, le tabloïd conservateur «New York Post» sonne la charge. Dans son viseur ce lundi: un article du prestigieux «New York Times» consacré aux «manifestants qui pleurent la mort de [Hassan] Nasrallah dans le monde entier», le leader historique du Hezbollah assassiné vendredi 27 septembre par Israël.
Ce texte fait polémique. La raison? Il décrit, avec une certaine emphase, comment le chef du parti politique – considéré comme terroriste par plusieurs pays dont les Etats-Unis – était «apprécié» par les chiites, notamment pour avoir apporté des «services sociaux» au Liban.
Pour mémoire, ce groupe militant islamiste soutenu par l’Iran est accusé d’avoir perpétré de nombreuses attaques terroristes meurtrières au cours des 40 dernières années. Notamment l’attentat à la bombe contre un centre juif à Buenos Aires en 1994, qui a fait 85 morts, et le crash d’un avion le lendemain, qui a tué 21 personnes, dont de nombreux juifs.
«Le lectorat du New York Times se réduit désormais aux élites libérales, aux politiciens, aux communistes et aux islamistes», vitupère un internaute, dont le tweet a été vu environ 250’000 fois. Un autre accuse le titre de «Jihadsplaining» et «d’essayer de tourner des appels explicites au génocide en quelque chose de positif».
Des journalistes s'étranglent
En France, la couverture de la mort d'Hassan Nasrallah fait aussi des remous. C'est «Le Monde» qui est le plus sous le feu des critiques. Sur X, la journaliste Anaïs Bouton harponne le média, qui écrit que le fils du boss du Hezbollah «est mort en martyr». «Du coup, vous êtes en mesure de confirmer l’histoire des 70 vierges et du bonheur éternel?», persifle celle qui a notamment animé l'émission Zemmour et Naulleau sur Paris Première.
Toutefois, c'est surtout le titre de l'article («Hassan Nasrallah, chef charismatique du Hezbollah depuis plus de trois décennies, tué par une frappe israélienne») qui fait bondir en ligne. La journaliste Sonia Mabrouk, marquée à droite, fait partie des gens qui s'indignent. Pour elle, Hassan Nasrallah est «un terroriste». Point à ligne.
«Le Monde», contrairement au «New York Times», a répondu aux critiques. Dans une prise de position adressée à l'émission de télévision «C médiatique», le journal parle de «polémique absurde par des gens qui ne connaissent pas le sens des mots». Des gens qui confondraient «charismatique» avec «sympathique».