Note: Cet article a été rédigé ce matin et actualisé lundi en fin de journée avec les communications de la RTS. Un résumé complet accompagné d'une interview du directeur Pascal Crittin sont disponibles ici.
Coup de tonnerre au sein du service public: deux émissions phares de la RTS sont victimes des mesures d'économies, a appris Blick ce matin. La direction les a présentées à ses équipes dans la journée. L'émission économique «Toutes taxes comprises» va disparaître. Elle sera remplacée par un nouveau magazine, a communiqué la chaîne dans l'après-midi (Lire l'interview du directeur Pascal Crittin).
Les débats d'actualité d'«Infrarouge» - menés depuis 2017 par Alexis Favre - ne seront quant à eux diffusés qu'une fois toutes les deux semaines, mais en «prime time», dès 2023. Contre une fois par semaine actuellement, en deuxième partie de soirée. La chaîne indique vouloir ainsi augmenter son audience et permettre au public de participer davantage aux débats grâce au numérique.
Parmi les mesures d'économies ont été annoncées aux équipes figure également une réduction du minutage de certaines émissions. La très populaire «Passe-moi les jumelles» serait ainsi rabotée de 15 minutes. En uniformisant la durée des magazines, et en les faisant terminer avant 21 heures, la RTS veut éviter que les téléspectatrices et téléspectateurs ne zappent sur les chaînes françaises.
«Ce qui nous inquiète, c'est que cette baisse du temps d'antenne impacte les ressources à disposition, alors que produire plus court n'est pas forcément meilleur marché, explique un collaborateur de la RTS. Au final, c'est la qualité des émissions qui risque fort de pâtir de ces mesures».
«Frustration» chez les employés
Les économies relancent une grogne qui couve à l'interne depuis de nombreuses années. «Nous avons un véritable problème d'allocation des ressources, déplore cette employée de la RTS. On coupe dans les programmes et on continue de dépenser des sommes considérables pour la superstructure, comme le siège de Berne dont le budget équivaut à celui de la RTS». Et de poursuivre: «Ce qui est frustrant, c'est qu'on n'arrête pas de dire que les ressources vont être réallouées dans le numérique, alors qu'on ne voit aucun projet concret venir».
Face à ce qui ressemble à une impasse, l'employée appelle à une «reprise en main du dossier par le monde politique». Hasard du calendrier ou pas, ces nouvelles interviennent un jour après l'annonce par l'UDC du lancement d'une nouvelle initiative contre la SSR. Dans le viseur: la redevance, comme «No Billag» il y a trois ans, et cette fois également la «composition idéologique» des équipes des rédactions.
La chaîne a communiqué dans la journée et le directeur Pascal Crittin a accepté de détailler à Blick les mesures prises et a également répondu de manière plus globale sur les directions que doit prendre la RTS.