Rien ne va plus au Musée romain de Vidy, alors que la première exposition de la nouvelle directrice a été inaugurée le 20 juin. En poste depuis deux ans, Karine Meylan attise les tensions depuis son arrivée, révèle «24 heures».
Plusieurs employés se plaignent d'un manque de confiance de leur nouvelle cheffe. Ils pointent du doigt sa communication «absente», «difficile», et son style de gestion «flou» tout en étant «autoritaire», cite le quotidien.
Appels au secours pas entendus
Le syndic lausannois Grégoire Junod a adressé un courrier au Syndicat des services publics (SSP) en février. Dans sa missive, il indique prendre acte des griefs de l'équipe. Cependant, lui et le chef du Service de la culture, Michael Kinzer, ont soutenu Karine Meylan.
Les employés du musée estiment que les deux hommes n'ont pas répondu à leurs appels au secours. En avril dernier, le Service de la culture a sommé la conservatrice principale de travailler en bonne intelligence avec la nouvelle directrice et de s'adapter à ce changement.
Une conservatrice soutenue par ses collègues
Après un premier rendez-vous houleux entre la conservatrice, le chef du service et la directrice, une procédure est en cours. L'employée pourrait perdre son travail. Elle conteste cette mesure devant la Cour de droit administratif et public.
Onze employés ont signé une pétition en soutien à la conservatrice. Le SSP, lui, a écrit au syndic. Il déplore qu'un conflit collectif soit individualisé par la directrice pour «faire porter la responsabilité des dysfonctionnements» à cette collaboratrice, rapporte «24 heures».
Démissions, «anciens» écartés
D'autres employés se plaignent du travail de la directrice, qui nuirait, selon leurs dires, à la mission pédagogique du Musée romain de Vidy. Ils passeraient plus de temps à faire de l'administratif que de la recherche.
Une seconde conservatrice vient de démissionner. Des contrats à durée déterminée n'ont pas été renouvelés. Des «anciens» se voient refuser des postes fixes, indique une personne concernée, au profit de nouveaux que la directrice irait chercher sans offrir d'explications aux collaborateurs déjà en place.
Une consultante jugée biaisée
Pour enfoncer le clou, Grégoire Junod aurait engagé une consultante externe pour s'assurer que l'exposition vernie le 20 juin verrait bien le jour. Une consultante critiquée par les employés pour son soutien à la directrice. Elle aurait contribué à empirer la situation, selon les collaborateurs.
Interrogé par «24 heures», le chef du Service de la culture dit regretter les difficultés rencontrées par certains. Il salue, cependant, les «réformes judicieuses» de la nouvelle directrice.