Comme un air d’Alain Bashung et de sa petite entreprise qui ne connaît pas la crise. Mardi 11 juin, le Conseil communal (législatif) de Lausanne, à majorité de gauche, approuvait les comptes déficitaires — 3,5 millions de francs — de la capitale vaudoise. Dans le même temps, il votait l’augmentation de salaire de l’Exécutif, à majorité de gauche également.
Ainsi, en 2024, le syndic socialiste Grégoire Junod gagnera 278’531,50 francs brut contre 265’976 francs précédemment. Les municipaux, eux, voient «leur traitement annuel» passer de 247’947 francs à 259’652,05 francs. Sortons la calculette: le premier touchera donc 12’555,50 francs de plus. Les autres, 11’705,05 francs.
Dans la poche des élus ou des pauvres?
Un susucre jugé amer par certains palais. Le Parti libéral-radical (PLR), par la voix de la conseillère communale Pauline Blanc, a essayé de ne pas indexer les rémunérations des membres de la Municipalité. En vain.
L’Union démocratique du centre (UDC), via l’élu Valentin Christe, proposait pour sa part de ne pas augmenter Grégoire Junod et ses collègues et d’affecter l’argent ainsi économisé à la CA-RL, la Centrale Alimentaire de la Région Lausannoise. Soit l’organisme qui redistribue des denrées à des associations qui offrent quotidiennement aide alimentaire et repas aux personnes dans la précarité. Là aussi sans succès.
À titre de comparaison, les conseillères et conseiller d’État vaudois gagnent 254’833 francs par an. Somme à laquelle s'ajoute un forfait annuel de 23'800 francs pour leurs frais de fonction. Le revenu annuel brut d’une conseillère fédérale ou d’un conseiller fédéral, quant à lui, se monte à 472’958 francs.