Il existe une sorte d'accord de statu quo entre le PS et son conseiller aux Etats zurichois Daniel Jositsch. Aucune des deux parties n'a actuellement intérêt à laisser le conflit s'envenimer. Pourtant, le groupe parlementaire et le député ne s'entendent pas vraiment bien en ce moment. Ils s'évitent.
Il y a un an, les tensions s'étaient apaisées, dit-on au sein du groupe. A l'époque, le Zurichois ne s'était pas laissé dissuader de se porter candidat à la succession de la conseillère fédérale sortante Simonetta Sommaruga, bien que la direction du PS ait insisté pour qu'elle soit remplacée par une femme.
Persona non grata
Mais le fait que le Zurichois ne se soit pas retiré de la course a tout de même fait de lui une persona non grata pour les élections fédérales de décembre dernier. Pour la grande majorité du groupe PS, il était clair que Daniel Jositsch n'était pas souhaité pour succéder au conseiller fédéral Alain Berset. Le fait qu'il n'ait pas été retenu n'a étonné personne à la Berne fédérale.
Le parti a profité du fait que les élections fédérales de la mi-décembre ont été rapidement suivies par les vacances de Noël, que les politiciens des deux côtés ont prolongées jusqu'à la deuxième semaine de janvier. Les esprits échauffés des camarades ont pu se refroidir dans la neige hivernale.
On reste ensemble...
La direction du groupe parlementaire attend clairement sur Daniel Jositsch – c'est à lui de renouer le dialogue. Le Conseil des Etats semble voir les choses différemment. «Depuis le 13 décembre, je n'ai eu aucun contact avec qui que ce soit au sein de la direction du groupe ou du parti», explique Daniel Jositsch, interrogé par CH Media.
Selon l'article, la co-chef du groupe Samira Marti se serait exprimée ainsi: «Daniel Jositsch est et reste membre du groupe PS, et nous continuons à bien travailler ensemble, notamment sur les questions de politique migratoire.» Et le conseiller aux Etats zurichois de préciser à son tour: «Je suis membre du PS et ne vois pour l'instant aucune raison d'y changer quoi que ce soit.»
... parce que c'est pratique
Mais leur relation est bien loin de l'amour profond. Toutefois, les différences ne sont pas assez insupportables pour conduire à une séparation. Et il se peut qu'avec des efforts, un nouveau printemps soit possible. Après la succession de Simonetta Sommaruga, le parti et son conseiller s'étaient réconciliés. Mais parfois, il est plus simple et pratique de rester ensemble, que l'on ait beaucoup de choses à se dire ou non.