La mer bruisse, le soleil brille, une baie de sable doré se dessine en arrière-plan sur fond d'eau turquoise... Urs et Joy Ostermann envoient des salutations vidéo depuis l'Algarve idyllique.
Il y a un an, les deux préretraités ont laissé derrière eux leur foyer argovien pour s'installer dans le coin le plus au sud-est de l'Europe. «Désormais, nous vivons la dolce vita et nous en profitons, tout simplement!», s'exclame Urs Ostermann au téléphone.
L'envie d'ailleurs, la carrière, l'amour ou une retraite bien méritée: il y a de nombreuses raisons pour lesquelles les Suisses quittent leur pays. Et chez les plus de 65 ans, le Portugal gagne rapidement en popularité. Selon l'Office fédéral de la statistique, les seniors étaient dix fois plus nombreux à émigrer au Portugal en 2020 qu'il y a dix ans.
Coût de la vie bas, sécurité et bonnes cliniques
Depuis 2015, la courbe a grimpé en flèche, à l'exception de la première année de pandémie. Une partie de ces personnes sont sans doute des «rapatriés» naturalisés, mais sur la côte sud du Portugal, la communauté d'expatriés suisses s'est entre-temps tellement développée qu'il existe depuis 2018 un «Club Suisse-Algarve» .
Rien d'étonnant à cela: dans de nombreux classements visant à déterminer quel pays du monde offre les plus grands avantages aux personnes âgées, et le Portugal figure en tête. Le faible coût de la vie, la sécurité et les bonnes cliniques n'y sont pas pour rien.
Robert Hongler de Buchs (AG) a acheté, il y a quelques mois, une maison dans la station thermale de Termas de São Pedro do Sul et la fait désormais rénover. «L'année prochaine, je fais mes valises! J'adore la Suisse, mais le Portugal est un pays incroyable pour les retraités». Il est à 40 minutes de la mer depuis chez lui, et il lui faut une heure et demie pour arriver au premier domaine skiable: «Pour le temps libre, que j'aurai en quantité à l'avenir, c'est le rêve! De plus, les gens sont plus décontractés que les Suisses, et le vin de la vallée du Douro est excellent!»
Peter Burri Follath de Pro Senectute le sait: «Les seniors ont aujourd'hui en moyenne 13 ans de plus de vie en bonne santé à l'âge de la retraite qu'il y a 20 ans. Pour une partie d'entre eux, il peut donc être intéressant de déménager, pour cette phase de la vie, dans un pays où le quotidien ressemble davantage à des vacances».
Taillé pour les économes
Joy Ostermann, expatriée, le confirme: «Même en janvier, les températures diurnes de 20 degrés ne sont pas rares et permettent de pratiquer des activités de plein air toute l'année». L'anglais et le français permettent de bien se faire comprendre et le coût de la vie est moins élevé qu'en Suisse: «À commencer par l'assurance maladie, la nourriture et les sorties au restaurant!»
Le fait que l'on en aie plus pour son argent n'est toutefois pas le seul argument financier qui penche en faveur du Portugal. Ceux qui se sont installés au Portugal avant le printemps 2020 ont reçu un cadeau fiscal de dix ans sur leur retraite, ni dans leur pays d'origine ni au Portugal. Depuis, l'impôt est passé à 10% de la pension, mais cela représente toujours une économie intéressante. Cette réglementation a provoqué un boom de l'immigration, surtout en provenance des pays scandinaves où le taux d'imposition est élevé.
Mais les seniors de notre pays alpin ne sont pas les seuls à affluer dans la contrée du fado. Comme le rapportait récemment Blick, les Portugais tournent eux aussi de plus en plus souvent le dos à la Confédération après avoir passé de nombreuses décennies en Suisse. Pour eux tous, la situation s'est toutefois détériorée cette semaine. Depuis mercredi, l'état d'urgence Covid est à nouveau en vigueur au Portugal, avec de nouvelles dispositions strictes, en raison de l'augmentation des nouvelles infections.
(Adaptation par Daniella Gorbunova)
