Jusqu'à 5000 militaires
Le Conseil national approuve l'engagement de l'armée pour le WEF

L'armée va continuer à prêter main-forte aux autorités civiles grisonnes pour assurer la sécurité du World Economic Forum (WEF) de Davos de 2022 à 2024. Le National a à son tour adhéré au projet du gouvernement. La question des moyens financiers du WEF a été discutée.
Publié: 21.09.2021 à 11:53 heures
L'armée continuera de prêter main-forte aux autorités grisonnes pour les éditions du WEF 2022-2024.
Photo: SALVATORE DI NOLFI

Le Conseil fédéral met à disposition un effectif de 5000 militaires au maximum. Il s'agit d'un engagement subsidiaire dans le domaine de la protection des objets et des personnes, de l'espace aérien et de l'appui logistique. Après le Conseil des Etat, le National a approuvé cet engagement par 129 voix contre 45.

Les députés ont également approuvé, par 120 voix contre 52, la participation financière de la Confédération aux frais de sécurité. La contribution s'élève à 2,55 millions par an, soit 7,65 millions pour les trois éditions. C'est un peu moins que les années précédentes.

La fondation du WEF a en effet décidé de devenir la principale contributrice à ce financement. La nouvelle clé de répartition entre la Confédération, la fondation, le canton et la commune de Davos a donné lieu à quelques discussions.

Résistance de la part des Verts

Pour les Verts, la fondation du WEF n'a jusqu'à présent pas été prête à se soumettre à la transparence financière. Au vu des montants en jeu, ce n'est pas acceptable, selon Marionna Schlatter (Vert-e-s/ZH). On peut aussi se demander si c'est la tâche de la Suisse officielle de soutenir une organisation privée qui a des millions de francs en réserve, a-t-elle lancé.

«Ce qui nous importe, c'est l'intérêt de la Suisse, sa réputation internationale et son influence sur la scène internationale», a martelé Jean-Luc Addor (UDC/VS) pour la commission. Il faut tout faire pour maintenir en Suisse cette manifestation d'envergure, a ajouté Doris Fiala (PLR/ZH). La concurrence est en effet rude pour accueillir un tel événement, a abondé François Pointet (PVL/VD).

Les rencontres annuelles du WEF constituent une plateforme importante pour les autorités suisses. La Suisse peut défendre ses intérêts auprès de dirigeants de haut rang, a noté la cheffe du Département de la défense Viola Amherd.

Obligation de protection des gouvernants

C'est en outre une obligation du droit international de protéger les chefs d'Etats et de gouvernement ainsi que les hauts représentants qui sont les hôtes de la Suisse, a rappelé la conseillère fédérale. Entre 200 et 300 chefs d'Etats, ministres et autres représentants de l'économie participent habituellement au Forum de Davos.

Ces arguments sur les avantages que la Suisse retire du WEF en termes d'image l'ont facilement emporté. La proposition de non-entrée en matière des Verts a été rejetée par 126 voix contre 46 et 12 abstentions issues notamment des rangs socialistes.

De retour à Davos

L'édition 2021 à Davos avait été reportée en raison de la pandémie de coronavirus. Elle a d'abord été prévue en mai dans une formule réduite au Bürgenstock (NW) puis à Singapour. Aux dernières nouvelles, la prochaine rencontre devrait se tenir au premier semestre 2022 à nouveau en Suisse.

L'engagement de l’armée en service d’appui n'aura pas de conséquences financières pour la Confédération. Ce service engendre des coûts presque équivalents à ceux que les formations engagées engendreraient si leurs effectifs accomplissaient leur service d’instruction annuel, soit un montant annuel d’environ 32 millions de francs.

(ATS)

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