Les dysfonctionnements au sein du département de chirurgie cardiaque à l'Hôpital universitaire de Zurich (USZ) sous la direction de Francesco Maisano devraient bientôt être élucidés. C'est ce qu'espère l'ancien médecin-chef André Plass, qui avait déjà dénoncé il y a quatre ans en interne de graves dysfonctionnements dans la chirurgie cardiaque. Plus tard, il a rendu public, en tant que lanceur d'alerte, le fait que Francesco Maisano a utilisé à plusieurs reprises des implants défectueux qu'il avait lui-même contribué à développer.
Le fait que ces accusations – qui concernent les années 2015 à 2020 – soient toujours d'actualité montre bien que l'affaire n'a jamais été clarifiée. Le journal allemand «Welt am Sonntag» a récemment retracé minutieusement les événements présumés.
Mais les nouveaux gros titres viennent aussi des dires du chirurgien cardiaque Paul Vogt, qui avait pris la direction de la clinique de Francesco Maisano en 2020 et l'avait quittée fin 2022: il a récemment fait état d'une liste de décès inhabituels qu'il avait signalée à ses supérieurs.
Le cas laissé en suspens
Bien qu'il puisse s'agir de délits poursuivis d'office, le ministère public zurichois n'est pas intervenu. Le porte-parole Erich Wenzinger a déclaré que les déclarations de Paul Vogt consignées dans le procès-verbal ne constituaient «pas un soupçon initial suffisant d'infraction pénale qui justifierait l'ouverture d'une enquête pénale».
Au tribunal de district, Paul Vogt avait parlé d'incidents graves lorsqu'il s'était opposé avec succès à une falsification de documents lors d'une de ses propres opérations. Ni lui, ni le lanceur d'alerte André Plass ne veulent alors laisser les cas en suspens.
La taskforce que l'USZ a mise en place pour clarifier les manquements présumés ne leur suffit pas. Paul Vogt souligne: «Avec les cas flagrants qui ont été mis sur la table, il est désormais évident qu'une taskforce mise en place par l'USZ lui-même ne suffit pas pour faire le point sur les dysfonctionnements qui existaient à l'époque dans le service de chirurgie cardiaque.»
«Contraint» d'agir
Comme le ministère public n'a pas agi lui-même, André Plass va maintenant déposer une plainte pénale dans les prochains jours. «Je me vois contraint de le faire. Sinon, les dommages scandaleux causés aux patients ainsi que les décès seront balayés sous la table», déclare ce dernier. Il souhaite que l'enquête pénale soit dirigée contre la direction de l'hôpital et le conseil de l'hôpital en tant que superviseur.
Il reproche aux chefs d'être complices de délits et de faire obstacle à leur élucidation. Ils auraient été informés très tôt des dysfonctionnements, mais les auraient acceptés.
Il y a quatre ans, André Plass avait signalé à ses supérieurs de l'USZ 17 cas concrets d'interventions erronées, qu'il avait documentés.