Le Ministère public a saisit le Tribunal fédéral
L'ancien chef de la chirurgie cardiaque à Zurich accusé d'homicide par négligence

Dans la procédure contre Paul Vogt, le Ministère public saisit le Tribunal supérieur. Le tribunal de district avait entièrement rejeté l'accusation portée contre lui. La justice n'a cependant pas encore ouvert d'enquête pénale.
Publié: 07.07.2024 à 18:17 heures
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Le tribunal de district avait acquitté totalement le chirurgien cardiaque Paul Vogt.
Photo: Sobli
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Andreas Schmid

Le Ministère public zurichois ne veut pas accepter l'acquittement du chirurgien cardiaque Paul Vogt. Il fait appel de la décision du tribunal de district de Zurich auprès du Tribunal supérieur. L'ancien chef de la chirurgie cardiaque à l'Hôpital universitaire de Zurich avait été accusé d'avoir indiqué une durée d'intervention beaucoup trop courte dans un protocole opératoire, et de ne pas avoir mentionné un médecin qui avait opéré avec lui.

Le patient était décédé lors de l'opération et le Ministère public avait classé la procédure pénale pour soupçon d'homicide par négligence, il y a longtemps déjà. Ni Paul Vogt ni les autres personnes impliquées dans l'intervention n'auraient pu sauver le patient, avait conclu une expertise.

Accusation rejetée

En avril, la juge de district a rejeté les accusations restantes. Elle a estimé que le professeur Paul Vogt n'avait «absolument pas» tenté d'embellir les choses. C'est pourquoi elle l'a entièrement acquitté de l'accusation de falsification de documents. Le Ministère public souhaite toutefois que le Tribunal fédéral réexamine l'affaire. Interrogé par Blick, le porte-parole Erich Wenzinger a fait savoir que «le Ministère public a décidé de faire appel du jugement de première instance». Erich Wenzinger ne précise pas ce qui a conduit à cette démarche et pourquoi le Ministère public continue à agir contre le chirurgien cardiaque: «Nous ne donnons pas d'autres informations sur cette procédure en cours». L'avocat de Paul Vogt, Cornel Borbély, ne souhaite pas non plus commenter la démarche du Ministère public.

Jusqu'à il y a un an et demi, Paul Vogt était chef de la clinique cardiaque de l'Hôpital universitaire de Zurich. Devant le tribunal de district, il a indiqué qu'à son entrée en fonction, il avait trouvé une liste de décès et d'opérations avec des complications ainsi que des dommages aux patients datant de l'époque de son prédécesseur Francesco Maisano. Il les aurait signalés à ses supérieurs, car certaines circonstances lui auraient semblé inhabituelles.

De nouveaux gros titres

Le journal allemand «Welt am Sonntag» a publié il y a une semaine un article détaillé sur l'utilisation d'implants défectueux à l'Hôpital universitaire de Zurich sous Francesco Maisano, mettant en lumière la participation de ce dernier au produit et décrivant d'autres cas. Depuis, la question de savoir pourquoi le Ministère public ne clarifie pas les délits officiels présumés par une enquête pénale se pose avec encore plus d'acuité. Le porte-parole Erich Wenzinger déclare à ce sujet: «Nous ne commentons pas publiquement les conclusions que nous tirons éventuellement des articles de presse.»

En ce qui concerne l'utilisation des déclarations du chirurgien cardiaque Paul Vogt en rapport avec des opérations antérieures ratées, Erich Wenzinger précise que le Ministère public analyse actuellement le procès-verbal des débats du tribunal de district lors du procès contre Paul Vogt: «Nous sommes en train d'en examiner le contenu», dit Erich Wenzinger. Les autorités de poursuite pénale enquêtent d'office sur les délits officiels. «Pour l'ouverture d'une enquête, il faut toutefois disposer d'indices concrets d'un délit.»

Le Département de la santé sur la défensive

A cet égard, il est intéressant de savoir si le Département de la santé de la conseillère d'Etat Natalie Rickli va maintenant rouvrir les cas dont elle a connaissance. Le porte-parole de Nathalie Rickli, Patrick Borer, indique que les incidents ont fait l'objet d'une enquête «indépendante» par différents services. Le parlement cantonal s'était notamment penché sur la chirurgie cardiaque, critiquée à l'Hôpital universitaire.

Celui-ci avait toujours souligné par le passé qu'aucun patient n'avait été blessé. Pourtant, l'hôpital a annoncé en mai qu'il allait enquêter sur tous les décès survenus en chirurgie cardiaque entre 2016 et 2020 avec une task force. Le comité sera composé d'experts internationaux indépendants, de médecins et de juristes.

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