L'Eurovision a fait de Nemo une star – et une cible pour l'Union démocratique du centre (UDC). Immédiatement après sa victoire, plusieurs conseillers nationaux du parti se sont montrés critiques envers l'engagement de Nemo pour les personnes non-binaires et l'introduction d'un troisième sexe.
Le Fribourgeois Nicolas Kolly a notamment reproché à Nemo d'utiliser sa victoire à des «fins politiques». Les Jeunes UDC sont allés encore plus loin avec un tweet dans lequel ils ont publié une photo de l'auteur de l'attentat de Mannheim et de Nemo en titrant «Attaques contre notre liberté». Nemo est-iel (ndlr: pronom personnel neutre) vraiment un danger pour la Suisse comme le prétendent ces élus?
Lors d'une réception pour l'Eurovision à Bienne lundi soir, Nemo s'est exprimé pour la première fois à ce sujet: «Je mentirais si je disais que ces propos m'ont rebondi dessus. Ça m'a fait mal.» L'artiste rappelle cependant que ces attaques n'ont rien à voir avec sa personne, «mais avec l'idée que les gens se font de moi».
Nemo s'apprête à rencontrer Beat Jans
Malgré ces violentes critiques, Nemo veut continuer à s'engager pour la reconnaissance d'un troisième sexe. Pas plus tard que vendredi soir, l'artiste suisse s'est produit à la Pride de Zurich. Un moment fort en émotions: «J'avais les larmes aux yeux quand j'ai vu l'émotion des gens, a déclaré Nemo. L'impact de ma victoire me dépasse. Y arriver a été un moment fort en émotion pour moi.»
Mardi, Nemo rencontrera le ministre de la Justice Beat Jans. Iel lui remettra, avec le groupe d'activistes We Exist et le Transgender Network Switzerland, une pétition demandant l'introduction d'un troisième sexe au niveau fédéral. Mais l'entretien avec le ministre bâlois marque aussi un point final pour Nemo. Le travail activiste reviendra alors principalement aux associations, groupes et fédérations: «Je vais me concentrer en premier lieu sur ce que je sais faire le mieux: la musique.»