Les exigences de la SSR jugées «utopiques»
Les villes suisses se disputent dans la compétition pour accueillir l'Eurovision 2025

La SSR a fixé des exigences élevées pour les villes souhaitant accueillir l'Eurovision en 2025. La compétition est rude. Genève et Bâle ont des ambitions claires, tandis que Zurich est encore indécise.
Publié: 09.06.2024 à 08:56 heures
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Dernière mise à jour: 09.06.2024 à 13:58 heures
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La dernière compétition de l'Eurovision en Suisse a eu lieu en 1989 à Lausanne. Au Centre, la gagnante de l'année précédente, Céline Dion.
Photo: Keystone
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Benno Tuchschmid
Sara Belgeri et Benno Tuchschmid

Quelle ville suisse accueillera le Concours Eurovision de la chanson en 2025? La compétition pour l'obtention du concours entre dans sa phase la plus intense. Fin mai, la SSR a envoyé aux villes intéressées le cahier des charges. Le fameux «City Bid» de l'Union européenne de radio-télévision a suscité quelques froncements de sourcils chez ses destinataires. Une personne impliquée qualifie les directives de la SSR d'«utopiques». La SSR garde le cahier des charges sous clé. Blick a toutefois soulevé deux points particulièrement préoccupants: la sécurité et les garanties de coûts.

Melanie Imhof, responsable de la communication du département présidentiel de Bâle, explique: «L'appel d'offres contient de nombreuses exigences détaillées et décrit les attentes maximales des organisateurs. Aucun candidat ne pourra remplir tous les critères à 100%.» Les villes hôtes ne peuvent d'ailleurs pas développer seules le concept de sécurité. Le porte-parole de la SSR, Edi Estermann, déclare: «En ce qui concerne le concept de sécurité, il y aura bien entendu une étroite collaboration entre la ville organisatrice et la Confédération.» Les villes intéressées doivent élaborer leur dossier de candidature d'ici fin juin. La SSR prévoit d'annoncer le lieu de la manifestation vers la fin août. Blick fait le point.

Genève

Genève se montre déterminée et sûre d'elle. L'Eurovision est l'un des plus grands shows télévisés du monde: les exigences de la SSR sont donc élevées, mais Genève est à la hauteur. Dans la Cité de Calvin, ville et canton tirent à la même corde. L'Eurovision est «une occasion unique de rendre la ville et la région visibles. Genève veut saisir cette opportunité», écrit la ville. Une taskforce élabore actuellement le concept. L'événement doit avoir lieu sur l'immense parc des expositions de Palexpo. La halle est située à cinq minutes de l'aéroport et à dix minutes du centre-ville. Mais les connaisseurs soulignent aussi que Palexpo est immense, mais aussi très vide. Toute l'infrastructure nécessaire devrait être installée. Malgré tout, Genève fait partie des favoris. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard: l'European Broadcasting Union, coorganisateur de l'Eurovision, y a également son siège.

Zurich

La plus grande ville de Suisse a longtemps été considérée comme la favorite. Le Hallenstadion et le parc des expositions sont des lieux appropriés. De plus, le studio de la SRF se trouve à proximité. Il y a pourtant un inconvénient. Les politiques de la ville se montrent très réticents. La présidente de Zurich, Corine Mauch, est restée silencieuse jusqu'à présent. Seules deux interventions soutenant une candidature ont été déposées au Parlement de la ville. Interrogé par Blick, le département de la présidence a indiqué avoir reçu le cahier des charges de la SSR. «Actuellement, toutes les clarifications nécessaires sont en cours afin de pouvoir décider si l'on se présente ou non», a-t-on affirmé. La décision devrait être prise d'ici fin juin. L'enthousiasme ne semble pas très grand.

Bâle

Bâle, en revanche, prend les devants. Mercredi soir, le gouvernement a annoncé que la ville souhaitait se porter candidate. Interrogé à ce sujet, le département présidentiel écrit: «Nous ne voyons actuellement aucun critère auquel nous ne pourrions pas répondre et sommes convaincus que nous pouvons déposer une candidature qui a ses chances.» Le site de la «St. Jakobshalle» est prévu pour accueillir la manifestation. Toutefois, le plafond de cette dernière devrait être renforcé et le Joggeli, le stade de football, devrait être repensé. Le département présidentiel annonce avec assurance qu'il dispose de l'infrastructure nécessaire pour les spectacles et le programme-cadre ainsi que pour les liaisons de transport, de suffisamment de possibilités d'hébergement dans toutes les catégories de prix et d'une grande expérience dans l'organisation de grands événements internationaux. Ainsi, il sera possible de «garantir la sécurité de tous les participants et visiteurs». Différents scénarios de coûts sont à l'étude. Le Conseil d'Etat entend élaborer le dossier de candidature d'ici fin juin.

Berne/Bienne

Même s'il serait charmant de faire jouer en partie le spectacle dans la ville natale de Nemo, les obstacles restent importants. Tant le maire de Berne Alec von Graffenried que son homologue biennois Erich Fehr s'engagent personnellement. Ensemble, ils écrivent qu'ils «examinent de manière approfondie» une candidature pour une manifestation à Bernexpo. L'idée est que l'événement principal se déroule à Berne et que les manifestations publiques et le spectacle d'ouverture aient lieu à Bienne. Une candidature n'entrerait en ligne de compte que s'il existait de réelles chances de remporter l'appel d'offres. Interrogé à ce sujet, le porte-parole de la SSR Edi Estermann a déclaré: «Des candidatures communes de villes seraient une nouveauté pour l'événement.»

Saint-Gall

St-Gall a également manifesté son intérêt pour la compétition. Interrogé, Rafael Enzler, directeur de l'office du tourisme de Saint-Gall-Lac de Constance, confirme que Saint-Gall a reçu l'appel d'offres qualifié de «complet et stimulant». La ville de Suisse orientale est considérée comme un outsider. Raison principale: l'absence d'aéroport international. Avec le hall de la banque cantonale de Saint-Gall, un lieu approprié serait à disposition. La ville reste motivé. «St-Gall est actuellement en train de clarifier ses possibilités avec différents acteurs à impliquer», écrit Rafael Enzler.

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