Démineurs de l'armée mobilisés
Branle-bas de combat pour un obus qui servait de... cale-porte

Une intervention était en cours ce mercredi à Ecublens, dans l'Ouest lausannois, à cause d'un obus inquiétant. C'est sa propriétaire qui a appelé la police. Elle le détenait depuis une quinzaine d'années. Témoignage.
Publié: 24.11.2021 à 16:39 heures
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Dernière mise à jour: 24.11.2021 à 21:39 heures
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Antoine HürlimannResponsable du pôle News et Enquêtes

Difficile de garder son sérieux tant cette histoire est improbable. Au téléphone, Joséphine* rit aussi. Mais jaune. Ce mercredi, elle a appelé la police qui l’a immédiatement évacuée de son appartement sis à Ecublens, dans l’Ouest lausannois.

Cette femme a désormais l’interdiction de retourner chez elle tant que des démineurs de l’armée — en provenance de Thoune — n’ont pas sécurisé son domicile. La raison? Elle vivait sans le savoir avec un engin potentiellement explosif au pouvoir destructeur. Et ce, depuis de nombreuses années.

Voici l'obus qui a fait craindre le pire ce mercredi.
Photo: D.R.

Rembobinons. Il y a environ 15 ans, l’Ecublanaise veut faire plaisir à son fils. Alors préadolescent, le jeune garçon collectionne les objets militaires. Elle achète donc dans une brocante vaudoise un obus repéré par hasard, au gré d’une promenade. «Il m’a coûté une tune, se souvient-elle. Pour moi, il était évident que cet objet n’était pas dangereux, vu les conditions de vente dans un espace public.»

Un cale-porte original

Les années passent et l’engin — vraisemblablement un obus de lance-mines de 8,1 centimètres — perd de son faste aux yeux du gamin qui prend de l’âge. La bombe finit donc sa carrière en vulgaire… cale-porte. Le temps passe et personne n’y trouve rien à redire. Jusqu’à ce que le fils accomplisse son service militaire.

L'obus semble avoir été amorcé.
Photo: D.R.

«Il allait quitter le foyer pour s’installer et il m’a dit que l’obus n’avait peut-être pas été vidé», raconte la mère de famille. Elle marque une pause: «J’ai pris conscience du danger à ce moment précis et ça me fait peur de me dire que nous avons peut-être vécu toutes ces années avec quelque chose de potentiellement très dangereux. Heureusement, la venue des démineurs me rassure complètement.»

Et pour cause. L’obus, s’il n'est pas neutralisé, aurait pu faire de gros dégâts. Et pas que dans l’appartement de sa propriétaire. «J’ai envoyé des photos aux démineurs et ils m’ont dit que les images étaient 'super', dit-elle en riant. Je ne sais pas très bien ce que cela signifie, mais j’imagine qu’ils ne vont pas faire le voyage pour rien.»

Contactée, la police cantonale vaudoise met fin au suspens, peu avant 16h30. «L’obus n’était finalement pas chargé, annonce une porte-parole. Les démineurs venus de Thoune l’ont emporté avec eux.» Tout et bien qui finit bien. Après sa grosse frayeur, la mère de famille aura au moins une drôle d’histoire à raconter.

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