D'après une étude de SantéSuisse
Les médecins en Suisse ne pratiquent pas assez certaines interventions

De nombreux hôpitaux suisses, surtout les plus petits, pratiquent trop peu certaines interventions, par rapport au quota recommandé, d'après une étude de SantéSuisse. Selon la faitière des caisses maladie, ça péjore la qualité et augmente les coûts des soins.
Publié: 08.09.2024 à 15:44 heures
La faitière SantéSuisse appelle les hôpitaux à se spécialiser afin de faire baisser les coûts. (Image d'illustration)
Photo: keystone-sda.ch
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Daniella GorbunovaJournaliste Blick

Certaines interventions chirurgicales sont trop rarement pratiquées dans les hôpitaux suisses, rapporte une étude de SantéSuisse, la faîtière des caisses maladie, relayée par «Le Matin Dimanche» et les titres de TX group. Et ce malgré la recommandation de la Conférence suisse des directrices et directeurs de la santé (CDS), qui plaide pour «des nombres minimaux de cas que les hôpitaux doivent respecter pour différentes interventions», à l'image de ce qui a été officiellement introduit dans le canton de Zurich il y a quelques années par exemple.

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Sur 21 prestations examinées, pour certaines opérations, moins de la moitié des hôpitaux ont atteint le nombre de cas recommandé, d'après l'étude. Les opérations les moins pratiquées, par rapport au quota: la chirurgie spécialisée de la colonne vertébrale, les traitements du cancer de la peau ou les traitements complexes de l'épilepsie, par exemple.

Pourquoi serait-ce un problème? Outre le fait que des médecins qui pratiquent moins certaines interventions seraient des médecins moins expérimentés, la directrice de SantéSuisse Verena Nold déplore que les hôpitaux, même de petite taille, préfèrent miser sur une large gamme d'interventions plutôt que de se spécialiser. Et pour elle, cela péjore la qualité et augmente les coûts des soins. 

Une question de villes versus campagnes?

D'après l'étude de la faîtière, certains petits hôpitaux régionaux ont particulièrement du mal à atteindre les quotas — contrairement aux grands centres de santé spécialisés. À titre d'exemple: «En oncologie dermatologique, quinze sites n'ont effectué qu'un seul traitement. Dans le même temps, l’Hôpital universitaire de Zurich en a fait 287», illustrent nos confrères. 

Une différence qui s'explique entre autres par la situation topographique et le (petit) nombre d’habitants de certaines régions, comme l'invoque la CEO de la Fondation des services de santé de Haute-Engadine: «Les minima, aussi exacts et essentiels soient-ils en tant que valeurs de mesure et indicateurs qualitatifs dans les pôles urbains, donnent souvent une image incomplète en périphérie.»

Politisation des données?

Quoi qu'il en soit, l'étude donne du grain à moudre aux politiques: à Berne, des parlementaires demandent une planification hospitalière suprarégionale pour réduire le nombre de sites effectuant des interventions spécifiques — dans le but d'améliorer la qualité tout en réduisant les coûts.

De son côté, la directrice de H+, l’association des hôpitaux de Suisse, met en garde contre une politisation des données. Elle souligne par exemple que «la qualité et l'accès à des soins d'urgence et hospitaliers de base sur l'ensemble du territoire ne doivent pas être compromis par l'application de nombres minimaux de cas».

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