Les avis divergent sur le montant et la date à laquelle une somme supplémentaire sera nécessaire, mais une chose est claire: l'armée suisse a besoin d'argent. L'évolution de la situation sécuritaire en Europe exige des armées fortes et capables de se défendre – et la Suisse n'en a pas vraiment.
Comme les caisses sont vides, la Confédération s'attend à un déficit structurel de plusieurs milliards de francs dans les années à venir. Les politiciens bourgeois rivalisent alors d'idées de financement.
Pétition
Le nouveau conseiller national schwytzois Heinz Theiler a lancé une pétition pour inciter le Conseil fédéral à mettre à disposition de l'armée 1% du produit intérieur brut d'ici 2030. Le gouvernement national ne veut le faire que d'ici 2035. Heinz Theiler ne précise toutefois pas d'où proviendrait l'argent.
Emprunt de défense nationale
Le conseiller aux Etats UDC Werner Salzmann est déjà plus avancé: il suggère de lancer un emprunt de défense nationale – c'est-à-dire de donner aux citoyens suisses ou aux investisseurs étrangers la possibilité d'investir dans l'armée dans l'espoir de réaliser un beau bénéfice. Cet emprunt serait un peu comme un emprunt de la Confédération, mais avec un but précis. Cela a déjà existé avant la Seconde Guerre mondiale.
Nouvel impôt
Le conseiller aux États du centre Peter Hegglin a lui aussi proposé une solution: Il voudrait que la Confédération introduise un impôt de défense nationale pour quelques années. Un tel impôt a déjà existé. Introduit en 1916, en pleine Première Guerre mondiale, comme «impôt de guerre», il a été rebaptisé impôt de défense nationale en 1941.
Concrètement, le conseiller propose d'augmenter la TVA d'un point de pourcentage pendant six ans, à des fins militaires. Cela rapporterait un peu plus de 20 milliards de francs en six ans. Cela permettrait de financer les dépenses supplémentaires que l'armée engendrera au cours de la prochaine décennie, comme le rapporte le «Tages-Anzeiger«.
Les problèmes de l'armée seraient donc résolus – mais pas que. Car l'histoire de l'impôt de guerre de 1916 le montre bien: les impôts temporaires sont rarement limités dans le temps. L'impôt de guerre – ou l'impôt pour la défense nationale – a continué à vivre après la Seconde Guerre mondiale. Nous le payons encore aujourd'hui, en tant qu'impôt fédéral direct.